« Les loi régissant le secteur public peuvent être des obstacles pour le renforcement du partenariat public-privé. C'est ce qui explique, d'ailleurs, que ces secteurs agit chacun de son côté, alors qu'ils devraient être complémentaire », a noté, hier, Redha Hamiani, président du Forum des chefs d'entreprise (FCE) à l'ouverture des travaux du 12e symposium international organisé par MDI Algiers Business School sous le thème « Partenariat public-privé : entre nécessité publique et expertise privée ». M. Hamiani a souligné qu'il est impératif de tirer profit des expériences « réussies », réalisées entre les entreprises publiques et des opérateurs étrangers. Il a ainsi cité le cas de la SeaAL (gestion de l'eau), le métro, la gestion des hôtels, de l'aéroport... Il a fait savoir que si le partenariat public avec des entreprises privées nationales n'a pu se développer, c'est parce que ces dernières manquent de savoir-faire et de maîtrise technologique. Sentence : « il est important d'engager une réflexion pour réunir les patrons des entreprises relevant des deux secteurs afin de définir les besoins et d'engager les stratégie de développement ». Mais, pour le président du FCE, il reste un point à éclaircir : les entreprises privées, après partenariat, seront-elles soumises à la même réglementation à laquelle sont astreintes les entreprises publiques ? « Il faut définir si la société privée sera soumise, au même titre que sa partenaire du public, au contrôle de la Cour des comptes, à la dépénalisation de l'acte de gestion, et si elle aura des liens de tutelle avec le ministère et les SGP, car tout cela peut constituer des obstacles », a-t-il indiqué, soulignant qu'en Algérie, les secteurs comme les services, la santé, l'hygiène et le bâtiment, constituent des domaines prioritaires de promotion du partenariat public-privé. La rencontre, à laquelle ont pris part des universitaires, des opérateurs économiques, mais peu de représentants du secteur public, a été l'occasion pour présenter les expériences réalisées en Allemagne, en Grande-Bretagne ou en France. Constat : les partenariats public-privé (PPP) sont perçus dans de nombreux pays comme un instrument permettant d'augmenter l'efficacité du secteur-public, ce qui justifie la multiplication de ce type de structures. L'expérience algérienne, à travers l'exemple de la SeaAL, a été exposée. Son directeur général, Jean-Marc Jahn, a expliqué que la gestion déléguée a permis une nette amélioration du réseau de distribution de l'eau potable. Il dira que le taux de couverture, en termes de disponibilité de l'eau potable, est passé, en l'espace de quatre années, de 8 à 100% en H24. Ce partenariat a permis « non seulement l'amélioration de la qualité de l'eau, mais de tout le réseau d'assainissement », a fait savoir le DG de SeaAL, en informant que pour cette année, 71 plages de la capitale sont autorisées à la baignade, alors qu'en 2006, le nombre ne dépassait pas 32. En outre, le partenariat avec les Français a permis également un transfert de technologie et de savoir-faire. « En 2012, 53% des formateurs sont algériens », a-t-il affirmé. D'une manière générale, les experts étrangers, professeurs d'université, convergent sur le fait que la question du PPP doit être liée, en premier lieu, avec la gouvernance. Le PPP ne peut réussir que si les deux partenaires, public-privé, s'engagent pour les mêmes objectifs et acceptent de partager les mêmes risques, seule manière pour assurer, à long terme, « une plus grande efficacité économique et des gains financiers ».