L'entreprenariat féminin et les droits sociaux de la femme algérienne ont fait l'objet d'un forum de dialogue entre les médias et des représentants de la société civile. Inscrite dans le cadre du programme commun pour l'égalité entre les genres et l'autonomisation des femmes en Algérie (Al Insaf), cette rencontre organisée, hier, par le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA ex-FNUAP) a permis aux participants de prendre connaissance des méthodes et des stratégies les plus adaptées dans le traitement des questions liées aux sujets d'égalité entre les genres. Le programme Al Insaf, lancé en septembre 2010, regroupe, selon Badiaa Hadouche, représentante de l'UNFPA, 13 institutions dont les ministères de la Solidarité nationale, de l'Industrie, de l'Agriculture, de la Formation professionnelle et du Travail. Comme il regroupe 6 agences onusiennes, dont le Bit, le Pnud, l'Unicef, l'Onusida et l'UNFPA. « Ce programme vise, sur une période de trois ans, à inculquer l'approche genre pour mieux lutter contre les inégalités sociales et contribuer à assurer à la femme ses droits socio-économiques et par la même occasion son émancipation au sein de la société », a-t-elle souligné. Farida Belahcen, consultante experte du genre, a mis en exergue les acquis de la femme algérienne dans tous les domaines mais tout en rappelant que des lacunes persistent. « Le développement ne se construit pas d'emblée et si des imperfections, des insuffisances existent encore, il faut les réduire », dira-t-elle. Pour corroborer ses dires, Farida Belahcen avoue que « nous avons les plus belles lois au monde mais il faut les agencer pour qu'elles soient compatibles avec le principe d'égalité du genre ». Evoquant l'entreprenariat féminin, des résultats probants sont obtenus, puisque « 7.000 entreprises financées par l'Ansej appartiennent à des femmes et 65 % des bénéficiaires de microcrédits sont des femmes. Néanmoins, des difficultés entravent le bon fonctionnement de cette disposition, à commencer par la difficulté à l'accueil, au stade du financement du projet et de sa réalisation », dira-t-elle encore. A ce sujet, l'animatrice déplore le non-engagement des responsables locaux dans l'émergence, l'encadrement et l'accompagnement de l'entreprenariat féminin. « Hormis Tamanrasset et El Tarf, rares sont les wilayas qui disposent d'un schéma de des entreprises économiques ». L'experte a également évoqué l'intérêt de l'analyse qui prenne en considération les faiblesses, les menaces, les opportunités et les forces d'une action ou programme afin qu'elles soient bénéfiques. Car, il est important, d'après elle, de suivre les actions menées et de veiller à atteindre les objectifs tracés.