Photo : Slimene S.A. Qui d'entre nous n'a pas été horrifié à la vue d'une partie d'un balcon pendante ? Ce spectacle est devenu ordinaire à tel point que beaucoup de passants n'hésitent à emprunter la chaussée pour éviter qu'une corniche fissurée par le temps et le ruissellement quotidien des eaux ménagers ne leur tombe sur la tête. Chose que, hélas, n'a pas pu éviter cet homme de 38 ans mort, il y a quelques semaines, après avoir reçu un bloc d'un balcon d'un immeuble de la rue Hassiba Benbouali sur la tête. Ce cas renseigne aisément sur la vétusté du vieux bâti. Morale de l'histoire : il faut toujours lever les yeux avant… de s'aventurer sous un balcon. Un tour dans la capitale renseigne bien sur ces immeubles dont les devants souffrent d'un manque chronique d'entretien. Mais à qui échoit cette tâche. Aux APC ? A la wilaya ? A l'OPGI ? Aux propriétaires des immeubles ou aux locataires ? Saliha a essayé d'en savoir plus le jour où un pan de son balcon qui donnait sur la rue Mohamed Belouizdad menaçait de se détacher. «Mon père a avisé l'OPGI de Hussein-Dey mais celui-ci l'a orienté vers l'APC qui a refusé de faire les travaux de maçonnerie du fait qu'on est propriétaire de l'appartement», explique Saliha. Devant le danger imminent d'une chute, la police, qui a été appelée à la rescousse, a établi un périmètre de sécurité. Finalement, c'est le propriétaire du logement qui a engagé un maçon. Pour Djamel, président du comité de quartier de la rue Ali Boumendjel, la réfection des balcons vétustes est l'affaire des propriétaires ou des locataires. «L'APC d'Alger-Centre n'intervient que pour le nettoiement des caves», précise-t-il. Chose que confirme Abdelhakim Bettache, vice-président de l'APC d'Alger-Centre, responsable de l'environnement et des affaires sociales. «L'APC ne s'occupe que de ses biens immobiliers situés au 32 rue des frères Bellili, au boulevard Krim Belkacem et la rue Burdeau.«Les loyers perçus servent justement à leur entretien», observe-t-il tout en relevant que les propriétaires d'immeubles sont injoignables ou à l'étranger. «En tant qu'APC, la loi ne nous permet pas d'intervenir sur les biens des particuliers. Toutefois, lorsque le danger est avéré et signalé par les services du CTC, on prend en charge l'immeuble et on procède au relogement des familles comme ça été le cas pour l'immeuble de la Parisienne», souligne le vice-président Certains locataires estiment que depuis la promulgation de la loi portant sur la cession des biens de l'Etat, le patrimoine immobilier s'est dégradé d'une manière déconcertante. « Les gens qui ont acheté leur appartement, auparavant biens vacants, n'ont fait que réparer l'intérieur de leurs habitations. Les parties communes comme la cage d'escalier, l'entrée, la terrasse et la buanderie ont été délaissées », souligne Mohamed, habitant Alger centre. En outre l'absence d'un syndic et d'une concierge a fini par précipiter la décrépitude des immeubles.