Hasna El Becharia, célèbre interprète de la musique diwane, prend part au 27e Festival international Nuits d'Afrique, prévu du 9 au 21 juillet à Montréal, Canada. Elle accompagne sa voix de son gumbri, d'une guitare, d'un violon, de percussions. Hasna El Becharia valorise le diwane, le renouvelle, tout en lui restant fidèle. Ses textes sont habités par l'adoration divine, l'amour des autres, la poésie soufie. Au son du traditionnel gumbri et de la guitare électrique, cette sexagénaire à la voix grave, qu'on surnomme « La rockeuse du désert », célèbre la tradition musicale diwan, dont elle a dû défier les tenants, celle-ci étant réservée aux hommes. Née à Béchar, Hasna apprend tout de son père. Celui-ci est un des maîtres du très codifié diwane, soufisme noir forgé par les descendants des esclaves sub-sahariens de l'Afrique blanche. La jeune fille subit des sarcasmes, des remontrances, mais le rythme entêtant du diwane ne la quitte plus. Elle apprend également à jouer du gumbri. En 2002, elle sort un premier disque enregistré à Paris, « Djazaïr johara » (Algérie, pierre précieuse), dans lequel elle exhorte à la contemplation des grands noms de la religion, au don de soi, avec sa voix grave et paisible à la fois. De retour à Béchar, sa ville natale qu'elle ne veut plus quitter, elle récidive avec un deuxième album, « Smaa Smaa » sorti en 2010. Aujourd'hui, à 60 ans passés, la musicienne-interprète continue d'étonner par l'intensité de son chant et de ses textes. Sans doute parce qu'à travers elle, ce sont toutes les femmes du Sahara qui s'expriment. Un vent de liberté qui va bien au-delà des performances musicales. Demeurant à l'avant-plan de la promotion et de la créativité artistiques, le festival international Nuits d'Afrique déploie, depuis sa création en 1987, chaque année, un large éventail métissé de talents d'ici et d'ailleurs. Encourageant le meilleur des répertoires traditionnels et modernes, le Festival international Nuits d'Afrique a su conserver ce cachet authentique, cet esprit de grande famille et de fête magique, et surtout cette passion des belles musiques qui lui valent chaque été l'ovation d'un public fidèle et toujours grandissant. Ce même festival a vu la participation de grands noms de la scène world internationale tels Youssou N'Dour (Sénégal), Alpha Blondy (Côte d'Ivoire), Cheb Mami, Les Ballets Africains (Guinée), Miriam Makeba (Afrique du Sud), Manu Dibango (Cameroun), Omar Sosa (Cuba), Papa Wemba (Zaïre), Fémi Kuti (Nigeria), Habib Koité (Mali), Ricardo Lemvo (Zaïre/Cuba), Wasis Diop (Sénégal), Sierra Maestra (Cuba), Ismaël Lo (Sénégal), Geoffrey Oryema (Ouganda), Positive Black Soul (Sénégal), Angélique Kidjo (Bénin), Funk'N'Lata (Brésil), Amadou et Mariam (Mali), Ray Lema (Rep. Dem. du Congo), Baaba Maal (Sénégal), Orquesta Sensacion (Cuba), Mahlathini et les Mahotella Queens (Afrique du Sud), Tiken Jah Fakoly (Côte d'Ivoire) et d'autres encore.