Qui d'entre nous n'a pas vu ou entendu parler du film « La bataille d'Alger » ? Une œuvre engagée et très intéressante, racontée avec passion et sincérité, et présentée comme un témoignage. Une photographie superbe et un scénario fascinant, ainsi qu'une bande originale signée Ennio Morricone, et qui fait partie de ses plus belles œuvres. Un film sublime et dérangeant, qui a d'ailleurs été longtemps interdit en France. Le moudjahid Yacef Saâdi vient de faire des déclarations à propos de ce film en confiant dans une interview accordée à la télévision algérienne que « le film est 100% algérien et italo-algérien, vu que l'histoire est algérienne, les comédiens sont algériens, le financement est aussi algérien, il n'y a que le réalisateur (Gillo Pontocorvo) qui n'est pas algérien. Donc, le film est algérien. » Il convient de rappeler que Yacef Saâdi est moudjahid, écrivain, cinéaste et sénateur ; il est l'auteur de « Souvenirs de la Bataille d'Alger », ses mémoires en tant que commandant lors du combat pour l'indépendance de l'Algérie forment la base du film monument « La Bataille d'Alger ». Etant à la fois producteur et acteur dans le film, Yacef Saâdi a joué un rôle essentiel dans la création du plus grand film à connotation politique de tous les temps, transposant à l'écran la bataille héroïque du peuple algérien pour l'indépendance de l'Algérie. Yacef Saâdi devient le coproducteur de plusieurs films dont « Lo Straniero », une adaptation par Luchino Visconti du roman « L'étranger » d'Albert Camus. En 1964, en tant que producteur, Yacef Saâdi embauche l'écrivain et réalisateur italien Gillo Pontecorvo pour travailler sur une adaptation de ses propres « Souvenirs de la Bataille d'Alger ». Avec comme co-scénaristes Pontecorvo et le scénariste Franco Solinas, le film « La Bataille d'Alger » est tourné en une période de 5 mois dans et aux alentours de la Casbah ainsi que dans les rues de la capitale. Le film a décroché le Lion d'Or du Festival de Venise en 1966, Tout en s'occupant de la production du film et en lui fournissant son matériel de base, Yacef Saâdi y participa aussi en tant qu'acteur, y jouant un rôle inspiré de sa propre histoire.