Gillo Pontecorvo rêve d'abord de devenir chimiste avant de s'intéresser au journalisme et avant de découvrir le cinéma. D'abord assistant réalisateur, il passe rapidement à la réalisation en commençant par le documentaire. En 1955, la fiction devient sa priorité. Il découvre Yves Montand et le fait participer à son premier long métrage, La Grande Route bleue. Quelques années plus tard, il veut frapper fort les esprits. Communiste, il se lance dans la réalisation d'un film sur un camp de concentration «Kapo». Une polémique s'engage entre les critiques qui parlent de génie ou d'opportunisme. En 1966, après une petite éclipse, il revient avec La Bataille d'Alger, l' un de ses plus beaux films et sûrement la meilleure production cinématographique algérienne depuis l'indépendance. Dans ce film historique, rediffusé il y a quelques jours par la Télévision algérienne, on voit quelques acteurs jouer leur propre rôle notamment Yacef Saâdi. Pontecorvo a fait également jouer Brahim Hadjadj dans le rôle de Ali La Pointe. Le réalisateur italien tenait à représenter la vérité et l'histoire dans ses films qui servent ainsi de piqûre de rappel. Après les triomphes viennent les échecs, comme Queimada en 1969 avec Marlon Brando en vedette. Pontecorvo décide de rendre sa casquette et ne reprend la caméra que dix ans plus tard avec Opération ogre pour rappeler ses opinions politiques et dénoncer le franquisme qu'il réprouve. Il se contente ensuite de tourner des documentaires ou de jouer dans les films des autres comme Stupids de John Landis en 1996. Gillo Pontecorvo qui reste parmi les réalisateurs les plus respectés par les Algériens surtout pour avoir réussi le film La Bataille d'Alger avait également d'autres dons d' artiste puisqu'il avait participé à la composition musicale de ce film aux côtés du grand Ennio Moricone. Né en 1919 à Pise en Italie, Gillo Pontecorvo est mort à Rome le 12 octobre 2006.