Lakhdar Bouregâa, ancien officier de la Wilaya IV historique, a indiqué que plusieurs crimes ont été commis durant la Révolution mais le coupable reste inconnu. « C'est pour cette raison que l'écriture de l'histoire doit être faite dans le moindre détail », a-t-il estimé, hier, au forum d'El Moudjahid consacré à la mémoire du colonel Mohamed Zaâmoum, dit Si Salah. Dans son intervention, Si Lakhdar a reconnu qu'il est difficile pour lui d'évoquer le rôle de Si Salah car « évoquer ce grand homme, c'est évoquer toute la révolution algérienne dans ses différentes étapes ». Et en ce sens, l'ancien moudjahid ne s'est pas fait prier pour s'étaler sur les divergences entre le FLN de l'intérieur et celui de l'extérieur, c'est-à-dire les responsables qui étaient dans les maquis et ceux qui se trouvaient dans les bases arrières en Tunisie et au Maroc. A ce sujet, il rappellera la fameuse lettre que Si Salah a adressée à Boumediène pour soulever le retard pris par le FLN de l'extérieur dans l'acheminement des armes vers l'Algérie. « Le 14 janvier 1960, nous avons tenté de réunir les responsables des Wilayas mais à ce moment-là, les Aurès étaient divisés en deux, la Wilaya VI était occupée par Belounis, alors que la Wilaya V avait ses chefs à l'étranger », raconte Lakhdar Bouregâa. Après la désignation de Si Salah à la tête de la Wilaya V, il a procédé à la reconstitution des conseils de Wilaya pour une meilleure coordination. Quelque temps après, il sera reçu, avec quelques compagnons de lutte, par le général Charles de Gaulle. « Les discussions ont porté sur le principe de l'autodétermination. » Si Salah sera tué le 20 juillet 1961 sur une crête du Djurdjura, à Maillot (aujourd'hui M'chedellah), près de Bouira. De son côté, Rabah Zâamoum, fils du martyr, a relaté le parcours révolutionnaire de son père durant la guerre de la Libération tout en appelant à écrire l'histoire de la révolution algérienne quels que soient les événements vécus. A ce sujet, il a critiqué Youcef Khatib et Réda Malek pour avoir déclaré à la presse que lors des négociations avec la France, « De Gaule avait tendu l'hameçon et Si Salah a mordu ».