Une conf�rence historique sous le th�me �Affaire de l�Elys�e entre la v�rit� et la rumeur� a �t� anim�e jeudi � Alger par Youcef El- Khatib, dit Colonel Si Hassane, de la Wilaya IV. Lotfi M�rad - Alger (Le Soir) - A travers cette conf�rence organis�e par la Fondation de la Wilaya IV historique, Youcef El-Khatib voulait lever le voile sur les tenants et les aboutissants de cette affaire qui continue de susciter la pol�mique et demeure entour�e de beaucoup de zones d�ombre. L�affaire dite de l�Elys�e (ou l�affaire Si Salah du nom de guerre de Mohamed Za�moum, alors officier de l�Arm�e de lib�ration nationale ALN) a pris fin avec l�ex�cution de Si Halim en ao�t 1960 et la mort de Si Salah (Mohamed Za�moum) dans une embuscade � M�chedallah, en juillet 1961, et de Si Mohamed (Omar Bouna�ma) en ao�t 1960, dans une cache � Blida, d�une rafale de mitraillette. Si Mohamed, Si Salah et Si Lakhdar (Lakhdar Bouchema�), trois officiers de la Wilaya IV, formaient la d�l�gation qui avait �t� re�ue le 10 juin 1960 � l�Elys�e par le pr�sident de la R�publique fran�aise le g�n�ral de Gaulle. Les deux parties avaient discut� des modalit�s de mise en �uvre du processus d�autod�termination propos� par la France coloniale. �Le colonel Si Lakhdar avait auparavant contact� � deux reprises les membres du GPRA pour conna�tre leur position vis-�-vis de la proposition du g�n�ral de Gaulle sur le processus d�autod�termination. N�ayant pas obtenu de r�ponse � ces missives, Si Halim et Si Lakhdar avaient pris alors l�initiative de contacter le g�n�ral de Gaulle sans concertation pr�alable avec les commandements des autres wilayas historiques. Des contacts entrepris par le biais de Mazighi, cadi de M�d�a, avec le ministre fran�ais de la Justice, Edmond Michelet, et qui avaient abouti � une rencontre au palais de l�Elys�e�, t�moigne Si Hassane en ajoutant qu�aucun �accord n�avait pu �tre conclu entre les deux parties �. Cette mission a valu � trois membres de la Wilaya IV, Si Lakhdar, Si Halim et Si Abdellatif des sanctions dont la plus s�v�re fut la peine de mort inflig�e � Si Halim. �Les sanctions prononc�es �taient, certes, tr�s dures mais il faut les mettre dans le contexte de l��poque�, pr�cise-t-il. En soulignant, paradoxalement, que l�initiative prise par les membres de la d�l�gation �tait loin d��tre un �acte de trahison�. Et dans une lettre manuscrite de l�un des membres de la d�l�gation partie n�gocier en France, en l�occurrence Si Mohamed, il avait clairement �crit qu��(il) avait �t� contraint � prendre part � ces n�gociations� et qu��il s��tait pli� � cette exigence par peur� des repr�sailles. Une lettre dans laquelle il n�h�sitera pas � qualifier ceux qui l�ont oblig� � y participer de �salauds�. Youcef El-Khatib a tenu � rappeler, n�anmoins, que ce probl�me avait �t� r�gl� par le conseil de la Wilaya IV. Un �pisode qui n�avait, selon lui, pas eu d�incidence n�gative sur la poursuite de la lutte pour l�ind�pendance. Quarante-six ans apr�s le recouvrement de l�ind�pendance, l�affaire de l�Elys�e comme beaucoup d�autres pages de l�histoire de la guerre de Lib�ration nationale reste entour�e de beaucoup de zones d�ombre. L�initiative des officiers de la Wilaya IV a �t� tr�s mal accueillie par les repr�sentants du FLN � l��tranger. �Ils se croyaient seuls l�gitimes � parler au nom du peuple alg�rien, eux qui vivaient dans l�opulence et le confort des grandes capitales occidentales et arabes loin des bombardements de l�arm�e fran�aise�, d�plore un ancien moudjahid.