La Russie continue de miser sur la tenue de la conférence de paix sur la Syrie dite Genève II (qu'elle a initiée avec les Américains) malgré le scepticisme de certains pays soutenant l'opposition syrienne. « Nous poursuivons nos rencontres avec les représentants du gouvernement et tous les groupes d'opposition pour les convaincre d'accepter l'initiative russo-américaine », a déclaré, hier, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, au cours d'une rencontre à Moscou avec le vice-Premier ministre syrien, Qadri Jamil. M. Lavrov a déploré la position de la Coalition de l'opposition syrienne établie à l'étranger, à laquelle il reproche son peu d'intérêt pour la réunion, « contrairement aux autorités syriennes ». C'est pourquoi, il a réitéré son appel en direction des « partenaires qui ont de l'influence sur elle » en vue de la convaincre « d'abandonner sa position non constructive ». La visite de M. Jamil en Russie n'est pas que politique. Damas espère obtenir un crédit de son allié. « Nous espérons que cette question, actuellement en discussion au niveau des experts, sera réglée d'ici à la fin de l'année », a souhaité le responsable syrien, en faisant, par ailleurs, savoir que les accords de livraison de missiles russes S-300 étaient toujours « en vigueur ». « Les relations entre la Syrie et la Russie se renforcent en faveur de la paix dans la région », a-t-il insisté. Du côté de l'opposition, l'heure est à la mobilisation diplomatique. Objectifs de cette offensive : obtenir des aides financières et, surtout, des armes pour ses troupes sur le terrain. Dans une déclaration publiée, dimanche, par le journal arabe, Al Hayat, son nouveau chef, Ahmad Jarba, a annoncé que les pays membres du Conseil de coopération du Golfe envisagent la création d'un fonds de 400 millions de dollars, non seulement pour renforcer la force de frappe de ses troupes, mais aussi pour porter secours dans les zones libérées et dans les camps de réfugiés établis dans des pays voisins. M. Jarba entamera, à partir d'aujourd'hui, une tournée occidentale pour réclamer « une véritable assistance militaire » à Paris, Londres et Washington. Il sera reçu, demain, par le président français François Hollande.