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« Les politiques ne sont pas absents de la scène durant le Ramadhan » Le mois sacré vu par... Naima Salhi, présidente du Parti de l'équité et de la proclamation (PEP)
Comment accueille madame Salhi le mois sacré ? La foi s'accentue durant ce mois. Hormis cela, ce sont des jours ordinaires. Le Ramadhan me procure de la joie et du changement. J'aime apporter quelques modifications à mon intérieur en achetant de nouvelles vaisselles ou en changeant l'emplacement de mes meubles. Une manière d'exprimer ma joie de jeûner et de bien accueillir ce mois pas comme les autres. Je suis une personne qui applique à la lettre les coutumes et les traditions familiales. On doit s'unir autour d'une table collective contrairement aux autres jours de l'année. Dieu merci, j'ai une femme de ménage qui m'aide à faire mes tâches ménagères, mais la préparation des plats d'el iftar reste ma chasse gardée. Ma fille surtout apprécie ma cuisine et j'aime lui faire plaisir. Dans ma cuisine, je veille à ce que tout soit flambant neuf. Je ne tolère pas l'utilisation par exemple d'un vieux poêle durant le mois sacré. J'utilise une nouvelle vaisselle chaque Ramadhan. C'est une mauvaise habitude que j'ai héritée depuis mon enfance. Je suis une personne qui aime le changement dans tout ce que j'exploite pour mon bien-être. Je jette et je remplace, telle est ma devise. Parfois je me rends compte qu'il s'agit là, d'un gaspillage, mais hélas je suis ainsi depuis mon jeune âge. Madame Salhi est une personne très ordonnée surtout dans sa cuisine. Les récipients ou les ustensiles de cuisine que j'utilise sont vite lavés et rincés bien avant que je termine la préparation des plats quotidiens. Je le dis, je suis maniaque et exigeante sur le plan propreté. Donc, vous aimez la cuisine bien soignée apparemment... Souvent j'applique ce que me dictent mes enfants. Je prépare tout ce qu'ils aiment comme nourriture. Je ne peux pas faire outre. Etant une maman très attentionnée et aimante, mes enfants sont bien gâtés sur ce plan. Ils exigent surtout la présence du Bourak sur la table qui est parfois préparée à la viande hachée, à la pomme de terre ou aux épinards selon les goûts. La consommation de la chorba frik est aussi « sacrée » chez nous. On consomme le « frik » (blé concassé) constantinois donc je fais la commande bien avant le mois de Ramadhan. Pour cette année, j'ai décidé de favoriser les aliments sains surtout. Je suis du genre à ne jamais renoncer à l'huile d'olive et aux légumes dans toutes mes préparations. Sfiria,Trida, Mahchiyate, tadjine el ain, et chakhchoukha que l'on prépare après épuisement de la première quinzaine du mois sacré, sont autant de plats constantinois qu'on confectionne pour marquer cet événement. Cette année j'ai la chance d'accomplir les prières surérogatoires dans ma nouvelle maison qui est située à proximité de la mosquée. On passe notre vie à courir après le bonheur existentiel alors que le vrai bonheur est ailleurs. Êtes-vous une femme active durant le Ramadhan ? Durant ce mois je me déplace rarement au bureau. Je m'arrange pour gérer les affaires de mon parti politique de la maison hormis lorsqu'on a des réunions d'orientation précises. Les politiques ne sont pas absents de la scène durant le Ramadhan, mais ce sont les citoyens qui changent de cap. Les hommes politiques ne retrouvent plus leurs vis-à-vis qui sont enfermés dans leurs tracas quotidiens suscités par les besoins croissants de ce mois. Par contre, l'élite est toujours présente notamment aux niveaux des réseaux sociaux. Dans les rangs de mon parti, de nombreux jeunes se sont inscrits dans des actions de solidarité. Pour ma part, étant préoccupée par des questions d'ordre public, j'ai quelque peu négligé le particulier.