Plus connu sous l'appellation de « Dar El Bakri » ou « palais de Khedaoudj El Aâmia », le palais de la princesse Khadidja est un monument historique érigé en 1570 dans la Basse Casbah. Incontestablement, l'édifice est parmi les plus importants et les plus beaux sites patrimoniaux et culturels qui existent encore dans la capitale algérienne. Le palais abrite, depuis près de trente ans, le siège du Musée national des arts et traditions populaires. Malgré les aléas de la nature, la bâtisse est toujours là. Fièrement dressée, elle refuse d'abdiquer à l'humidité, son redoutable ennemi. La légende attribue à la princesse une exquise beauté. La cécité n'a rien enlevé au charme de la dame, qui s'admire beaucoup dans un miroir. Khadidja changeait, se sachant belle, plusieurs fois par jour ses tenues. Elle était aimée, admirée et enviée de tous. Il est à souligner que les occupants du palais ont été obligés, en contrepartie d'une modique somme d'argent, à quitter les lieux, en 1830, par l'administration française. Le palais deviendra alors le siège de la première mairie française implantée à Alger. Mais à compter de 1860, le palais a été réquisitionné par Napoléon III qui y séjournait à chaque fois qu'il se rendait à Alger. La demeure témoigne, plusieurs siècles après son édification, d'une authenticité et d'une beauté architecturale pareille à nulle autre. Imposant, le portail fait de bois sculpté donne accès sur l'entrée principale de la maison. Un long vestibule traverse la demeure. Des arcades alignées sur le côté gauche et séparées par trois colonnes torsadées ajoutent une note de beauté au palais, alors que deux autres arcades longent le vestibule. Des chambres aux murs décorés se situent à l'étage. La façon dont elles ont été peintes renseigne plus que tout sur le génie artistique de l'époque ottomane. En 1947, le palais a été transformé en un service de conservation de l'artisanat. Il deviendra, en 1961, Musée des arts traditionnels et un salon permanent pour les ateliers d'artisanat et des métiers anciens.