Photo : Lylia M. «C'est la charte sur la paix et la réconciliation nationale qui a clos le dossier des disparus et non pas moi», a déclaré, hier, Maître Farouk Ksentini président de la commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme, en guise de réponse à l'association SOS disparus qui l'accuse de vouloir enterrer définitivement cette question ayant fait couler énormément d'encre. Maître Ksentini certifie de prime abord que depuis 9 ans, date de sa désignation à la tête de cette instance, «il n'a jamais empêché les familles des disparus d'observer des rassemblements devant son siège». Il se trouve que cette fois-ci, cette association, livre-t-il, a voulu associer des étrangers à son rassemblement, dont des Français, des Belges et des Libanais. Les agents de l'ordre ont procédé à leur évacuation. «Je connais mes limites et mes prérogatives et je n'y suis pour rien», tient à préciser maitre Ksentini en affirmant que cette association est «illégale et n'a aucun fondement juridique». De plus, enchaîne-t-il, «elle ne représente pas les disparus. Il s'agit de quelques personnes, menées par une mère, de sa fille et de son neveu en plus de quelques femmes démunies qu'ils manipulent». Au moment où des voix fusent de toutes parts pour appeler à la paix et à la sérénité, cette association «familiale» se précipite à chaque fois pour adresser des communiqués à la presse et malheureusement «ça fait tambour», se désole Ksentini. Pour rappel, Maître Ksentini fervent défenseur des droits de l'Homme avait déclaré par le passé à propos du lourd dossier des «disparus» que «si l'on s'en tient à la charte, nous n'allons plus parler des cas des disparus, étant donné que ce problème a été réglé à l'occasion de la promulgation des textes de la charte à la suite d'un référendum tenu le 29 septembre 2005», a-t-il dit, soulignant à ce titre que le principe de l'indemnisation est toujours de mise et la grande majorité des familles des disparus a opté pour cette proposition. Ksentini est convaincu qu'il est, aujourd'hui, impossible de déterminer les responsables de la disparition des personnes durant la tragédie nationale, en dépit de la légitimité et le rationalisme de cette revendication et ce, à cause de l'absence des archives et témoignages y afférents. Il a estimé, également, qu'il est préférable de clore le dossier, «puisqu'on a tranché dans la charte pour la paix et de la réconciliation nationale». A noter que cette association parle dans un communiqué qu'elle a rendu public cette semaine de «répression» qui aurait été orchestrée par le président de la commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme à son égard mais a omis dans ce sillage que l'Etat d'urgence interdisant les manifestations et les rassemblements est toujours en vigueur .