La gestion rationnelle des structures hydriques figure parmi les chantiers clés sur lesquels le ministère des Ressources en eau compte se lancer. Cette « nouvelle » stratégie, conçue à long terme, a été détaillée par le ministre, Hocine Necib, qui s'exprimait, jeudi dernier, lors d'une rencontre avec la presse, en marge de sa visite de travail et d'inspection dans la wilaya de Guelma. Les barrages constituent l'essentiel des structures du secteur, appelées à une exploitation raisonnable. Soulignant la mission de l'ANBT (Agence nationale des barrages et transferts), chargée d'exploiter les grands barrages, le ministre des Ressources en eau estime qu'une bonne gestion de ces structures selon des normes internationales s'impose d'elle-même. Il annonce, à cet effet, que le ministère a déposé récemment au niveau du gouvernement un dossier portant gestion et exploitation rationnelle des barrages. Sur le même aspect, Hocine Necib a indiqué avoir découvert à son arrivée à la tête du secteur une autre catégorie de structures hydriques, nommées barrages elles aussi. Il s'agit, dit-il, des réalisations qui ont la conception de barrages mais en termes de capacité et d'apport, elles ne le sont pas. « Ces barrages n'ont pas de cadre juridique approprié pour mieux les gérer et surtout assurer leur entretien. Ils sont environ au nombre de 100 au niveau national et un dossier, qui sera présenté bientôt au gouvernement, est en cours d'élaboration au niveau du ministère. » La mise en place de règles de gestion, les instruments techniques (équipements) et une ressource humaine qualifiée sont les principaux éléments cités par le ministre pour mener à bien cet aspect. Le taux de remplissage des barrages avoisinant cette année les 84% semble rassurer le ministre qui estime que « la situation actuelle nous assure une garantie pour l'alimentation en eau potable, l'industrie et l'irrigation sur une période de deux ans ». Les défis de l'ADE Sur une question liée à la gestion de l'eau potable, le ministre affirme que la loi actuelle sur l'eau prévoit que l'Algérienne des eaux (ADE) englobe, à terme, la totalité des communes du pays. L'ADE gère environ 800 communes sur les 1.541 que compte le pays. Des SPA, à l'image de la Seaal, Seor et Seco, s'occupent, poursuit-il, des communes relevant de six wilayas pendant que la gestion dans le reste des localités est du ressort exclusif des communes. D'autre part, le caractère semi-aride du pays constitue une source de soucis pour le ministère. Rappelant les mégas programmes lancés dans le secteur, Hocine Necib a indiqué que l'Algérie est en dessous du seuil de pauvreté en matière de ressources hydriques arrêté par la Banque mondiale. « La référence indique que le seuil de pauvreté pour un pays est de 1.000 m3 par habitant et par an, nous n'en avons que 600 m3. Nous devons investir encore plus pour mettre à l'abri l'Algérie du spectre de la sécheresse et du stress hydrique. Pour y parvenir, il faut assurer une bonne gestion et préserver la ressource. » Concernant sa tournée dans les différentes localités de Guelma, des responsables locaux se sont accordés à dire qu'elle permettra un nouvel essor puisque « des projets structurants, restés jusqu'ici otages de la bureaucratie, ont été débloqués par le ministre ».