Evoquant, en premier lieu, le plan organique de sa formation politique, le conférencier annonce la tenue d'un congrès extraordinaire du PLJ, à la fin de l'année en cours, en vue d'une structuration meilleure du parti. Pour la présidence du parti, il affirme que c'est aux militants et congressistes d'en décider. « Le président du parti sera élu pour un seul mandat non renouvelable. Mais comme il s'agit d'un congrès constitutif, les congressistes ont estimé qu'un seul mandat ne suffit pas pour l'organisation du parti, donc on pourra laisser la chance à un second mandat, pas plus », précisera-t-il. Il ajoutera à ce propos que le parti veut ancrer des traditions. « Le responsable ne doit pas s'éterniser dans son poste. On doit changer les mentalités. Donner la chance aux compétences. » Présidentielle 2014 : « Nous sommes très attentifs » La position du PLJ par rapport à l'élection présidentielle de 2014 sera définie, indique son président, à l'issue du congrès du parti. Cependant, poursuit-il, « nous sommes très attentifs à tout ce qui se prépare autour de cet événement ». Les réformes politiques enclenchées depuis deux ans se poursuivent, constate Mohamed Saïd, qui souligne : « ces réformes nous ont permis d'exister en tant que parti légal ». Aujourd'hui, la préoccupation phare du parti est « comment aller vers un changement pacifique ? ». Pour lui, le changement pacifique ne peut pas être l'œuvre d'un seul parti. « L'expérience que nous avons vécue pour le passage au multipartisme a bien démontré que ce pays ne peut être gouverné par une seule force politique. La solution est celle que nous avons proposée dans notre programme politique, à savoir aller vers un consensus national. Rien ne peut se faire dans le pays sans un consensus national », soutient-il. Les réformes en question doivent s'appliquer, à ses yeux, d'une manière graduelle, car « le pays a connu des bouleversements qui ont déstabilisé la société et celle-ci est, aujourd'hui, à la recherche de sa stabilité ». Le PLJ propose une phase transitoire qui permettra d'élire une APN démocratiquement, et c'est à la majorité issue de l'élection de gouverner. « Nous sommes aussi pour le maintien du tiers présidentiel à la Chambre haute du Parlement, parce que les hommes politiques chez nous ne se parlent et ne se connaissent pas suffisamment », observe encore le conférencier. Le gouvernement n'est pas en panne Sur une question liée au chef de l'Etat, Mohamed Saïd indique que ce dernier a repris ses fonctions et suit de près les activités du gouvernement. « Personnellement, je ne ressens pas un vide quelconque concernant l'activité du gouvernement. Dans tous les cas, nous souhaitons un prompt rétablissement au Président et selon les indicateurs, ce souhait sera bientôt exaucé », indique-t-il. Sur le même aspect, il affirme que la tenue du Conseil des ministres relève des prérogatives du Président. « Ce qui importe le plus est que le gouvernement fonctionne normalement et la non-tenue du Conseil des ministres ne signifie pas que le gouvernement est en panne. Le gouvernement se réunit chaque mercredi, les projets de loi sont en examen et toutes reste des procédures fonctionnent d'une manière ordinaire », rappelle-t-il. Evoquant la question de l'officialisation de tamazight, le président du PLJ appelle à la prise en compte de l'unité de la nation invitant au passage les linguistes et autres spécialistes à trouver des points communs regroupant les différents dialectes du pays. Il soulignera, à cet effet, que « ceux qui veulent du bien à tamazight doivent travailler pour son unification. A ce moment-là, son officialisation s'imposera d'elle-même ». Au plan arabe, notamment la situation en Syrie, Mohamed Saïd dira que « l'ingérence étrangère et les menaces d'intervention militaire contre ce pays frère sont inacceptables, en ce qu'elles fragilisent la cause palestinienne et servent les projets expansionnistes sionistes dans la région ». « Pour mettre fin au débordement de la situation dans certains pays arabes, il faut assurer un consensus national et un dialogue politique et barrer la route aux ingérences étrangères en évitant de s'entretuer et s'autodétruire », dira-t-il