La personnalité et le parcours du défunt Mohamed-Salah Mentouri, militant de la cause nationale, cadre de la nation, ont été longuement évoqués lors d'un hommage organisé, hier, par l'association Machaâl Echahid au forum d'El Moudjahid. Ses compagnons se sont attardés sur les qualités intrinsèques de l'homme. Ils ont évoqué, tour à tour, sa droiture, son honnêteté intellectuelle, sa clairvoyance, sa sagacité et son amour pour son pays. Fatiha Mentouri, sœur du défunt, a mis l'accent sur les traits de caractère de son frère. « C'était un homme de convictions, un cadre probe et d'une compétence largement reconnue », souligne-t-elle. Il était aussi un intellectuel engagé. Fatiha Mentouri a rappelé son amour pour la patrie, lui qui s'était engagé à l'âge de 15 dans la guerre de Libération nationale. « Il avait dédié toute sa vie à la construction et à l'édification de son pays, il était au service de la collectivité et de l'intérêt général », relève-t-elle. Son combat de toujours ? La sécurité sociale. Mais son engagement sans faille et son intégrité morale n'étaient pas que des atouts dans un environnement pour le moins hostile. « Cela lui a valu quelques contraintes tout au long de sa carrière professionnelle », lâche-t-elle, avant de renchérir que l'homme n'était pas « assoiffé de pouvoir ». Bien au contraire, « il avait de l'ambition pour son pays ». Aïssa Badiss, sous-directeur à la Sécurité sociale du temps de Mohamed-Salah Mentouri, se souvient du combat du défunt pour la modernisation de la Sécurité sociale. « Son travail consistait, et ce n'est pas une tâche facile, en l'unification et l'organisation du système de la Sécurité sociale », précise-t-il. Il s'est battu aussi pour assurer une autonomie financière à cette structure comme il a tenu au principe de sa démocratisation sans oublier la mise en place d'un service d'information destiné aux assurés sociaux. Toujours à la Sécurité sociale, Mohamed-Salah Mentouri a pris la courageuse décision d'appeler les jeunes universitaires à reprendre l'administration aux côtés des anciens. Dans le secteur de tourisme, M. Mentouri, alors vice-ministre, a laissé son empreinte de fort belle manière. Ses compagnons se rappellent de lui comme celui qui a eu le courage de dire non à la privatisation anarchique, notamment de certaines infrastructures hôtelières, à l'exemple de l'hôtel El Aurassi. Il est aussi le premier haut cadre à introduire le principe de management privé dans le secteur public. Au Cnes, qui mieux, pour avoir été son chef de cabinet, que Djamel Eddine Belhadjoudja de souligner le refus par le défunt de postes beaucoup plus importants avant de décider de prendre la présidence de cette institution qu'il a modernisée en lui garantissant un fonctionnement transparent. Il a tenu à ce que le Cnes soit une expression libre de la société, un lieu de débats contradictoires à partir d'analyses de critiques utiles à la société. Mohamed-Salah Mentouri est né le 9 avril 1940 à Hamma Bouziane, dans la wilaya de Constantine. Il était membre de l'OCFLN durant la guerre de Libération nationale et de l'Ugéma (Union générale des étudiants musulmans algériens). Il a exercé d'importantes fonctions : directeur général de la Sécurité sociale, secrétaire général du secrétariat d'Etat, puis du ministère de la Formation professionnelle, vice-ministre chargé des Sports, puis vice-ministre chargé du Tourisme, président du Comité olympique algérien, ministre du Travail et des Affaires sociales. Il a été également président du Cnes (Conseil national économique et social). Mohamed-Salah Mentouri est diplômé de l'Ecole des hautes études commerciales de Lausanne (Suisse).