Près d'une trentaine de chefs d'Etat et de gouvernement, dont le Premier ministre Abdelmalek Sellal, représentant le président Abdelaziz Bouteflika, ont assisté, jeudi au Mali, à la cérémonie marquant le début du mandat d'Ibrahim Boubacar Keïta, dit IBK, placé sous le signe de la réconciliation et de la stabilité. Dans son discours, le président malien élu a exprimé toute sa reconnaissance aux pays ayant participé à l'offensive, lancée en janvier dernier, contre les groupes armés qui occupaient le nord du pays. Ce qui a permis de mettre fin à 18 mois de crise politico-militaire. Le Mali est désormais lié à ces alliés par « un pacte d'honneur et un pacte de sang », a-t-il dit, réitérant des engagements pris le 4 septembre lors de la prestation de serment. « J'ai le devoir de vous dire notre ambition résolue de reconstruction de l'Etat et de toutes les institutions. » Il s'agit du « vœu le plus ardent » qui s'appuiera « sur les valeurs républicaines, singulièrement le respect de soi et d'autrui, l'égalité devant la loi, le mérite, la solidarité, une justice forte et impartiale ». Devant ses invités rassemblés au stade du 26-Mars, il n'a pas manqué de souligner que « la lutte contre la corruption est essentielle » et qu'elle « sera implacable ». Fort de 77% des voix au second tour de la présidentielle, IBK a tout aussi bien besoin d'une majorité confortable au Parlement pour concrétiser ce chantier ambitieux. Les législatives, prévues pour le 24 novembre pour le premier tour et le 15 décembre pour le second, sont déjà contestées par l'opposition qui dénonce l'absence de concertation. La question doit cependant être réglée lors du dialogue national promis par le président malien. Dans ce cadre, le nouveau ministre chargé de la Réconciliation et du Développement économique, Cheick Oumar Diarra, a initié, ces derniers jours, à Bamako, une première rencontre avec des représentants des groupes armés qu'il a rencontrés lors d'une visite au Nord. Dans le volet économique, IBK peut compter, au début de son mandat, sur l'aide de la communauté internationale qui a annoncé, en mai, une aide de 3,2 milliards d'euros au Mali. Au titre des principes immuables de solidarité et de bon voisinage, l'Algérie, unie par la communauté de destin, n'a eu de cesse de travailler efficacement pour promouvoir une ère de stabilité, de paix et de coopération profitable aux peuples de la région. La « solidarité agissante » et le rôle actif de l'Algérie présente, notamment, « dans les moments de crise » ont été mis en exergue par le président Ibrahim Boubacar Keïta, rendant un hommage particulier au président de la République, Abdelaziz Bouteflika.