Les habitants de Bab El Oued notamment, doivent savoir que leur ville est désormais sécurisée contre les inondations. Celles de 2001 ne se produiront plus. C'est avec cette affirmation que le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, accompagnée de Dalila Boudjemaâ, ministre de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire, a entamé jeudi dernier une visite d'inspection à Alger. Oued M'kessel est le premier point que les deux ministres ont visité, dont les travaux d'aménagement souterrains sont achevés. Reste juste un ouvrage à l'extérieur qui sera livré fin octobre. Il s'agit d'un puits de 54 m de profondeur qui permet la circulation des eaux. « Mais il est important d'entretenir les bassins versants et les oueds environnants. Ceux qui ne sont pas canalisés le seront dans le cadre du programme de 2014 », a fait remarquer le ministre. Toujours dans le registre des inondations, Hocine Necib s'est réjoui que le projet d'aménagement d'oued El Harrach, qu'il a inspecté, soit doté d'un système de protection contre les inondations. « L'aménagement d'oued El Harrach est le projet du siècle ! Non seulement les eaux de l'oued seront dépolluées, mais il accueillera en plus d'immenses espaces verts. 600 ha qu'il faudra rendre accessibles aux habitants. Redonner vie à oued El Harrach, transformer un endroit rebutant en un lieu attrayant », estime-t-il en faisant savoir que la normalisation de l'utilisation des eaux usées (aux normes internationales) est en cours. Une partie de ces eaux, rappellent les responsables de ce projet, est destinée à l'agriculture, l'arrosage des espaces verts et l'alimentation d'un nouveau barrage dans la région de Meftah. En 2017, assurent-ils, oued El Harrach ne sera plus l'endroit le plus pollué d'Alger. Les eaux usées ne se déverseront plus dans cet oued, grâce notamment au système d'épuration de Baraki. Un système qui traite actuellement 60% des eaux usées mais ambitionne, via des opérations d'extension, de traiter 90% des eaux usées en 2015 et à 100% en 2018. « Une fois traitée, la pollution des eaux usées est transformée en boue. Actuellement, nous produisons 12.000 tonnes de boue/an et 100.000 tonnes en 2015. Il s'agit maintenant de savoir ce que nous devons faire de cette boue, contaminée notamment », relève le premier responsable de la Seaal. A ce propos, la ministre de l'Environnement a fait savoir qu'un accord est engagé entre son département et Lafarge pour l'insémination de la boue contaminée. « Elle sera inséminée dans les fours de la cimenterie Lafarge. Pour ce qui est de le boue non contaminée, nous trouverons des solutions via la création de filiales où elle sera utilisée », indique-t-elle. Dans le même contexte, elle ajoutera que son département a chargé un bureau international de lancer une étude sur le traitement des effluents industriels. « Nous aurons l'étude prochainement mais les premiers résultats ont conduit à la conception de projets de deux stations d'épuration des effluents industriels à Oued Smar et Bab Ali. Ces stations seront reliées directement aux 415 entreprises industrielles (dont 153 polluantes), via des stations de pré-épuration qui seront installées en amont », confie-t-elle en appelant, par ailleurs, la direction de la Seaal à trouver des solutions pour les déchets des stations-service qui sont déversés dans le même réseau que les déchets domestiques. M.Necib a soutenu, quant à lui, la nécessité de consacrer un cahier des charges à cette question. « 90 milliards de dinars, c'est le coût des investissements dans le secteur dont 83 milliards de dinars pour l'assainissement et l'épuration. Aujourd'hui, Alger compte parmi les villes les plus dotées en eau potable dans le Bassin méditerranéen. La distribution de l'eau potable 24 heures sur 24 est fixée et le restera à long terme », conclut-il. Le taux de raccordement en eau potable est, en effet, de 99% au niveau de la capitale où les capacités sont estimées à plus de 1 million de mètres cubes/an alors que les besoins sont de l'ordre de 900.000 m3/an.