La cinéaste égyptienne Nadine Khan est titulaire d'une licence de réalisation (B. A. in film directing) du Higher Institute for Film au Caire. Khan a travaillé comme assistante réalisatrice et productrice avec plusieurs réalisateurs égyptiens, dont son père, Mohamed Khan, ou encore Yousry Nasrallah et Nabil Ayouch. Parmi les autres courts métrages et clips vidéo qu'elle a réalisés : « Heidi » (2007), « The Outsider » (2006), « Here and There » (2003) et « Dream On » (2002). Dans son film « Harag w'marag », la réalisatrice relate les vies de Manar, Zaki et Mounir qui ont vingt ans et vivent dans un village comme tant d'autres en Egypte. Un village où vie publique et vie privée se déroulent au rythme des drames et aventures de chacun, petit théâtre du quotidien révélateur d'une société en crise. Vu sa puissance industrielle, son savoir-faire et son histoire, il n'est pas surprenant que le cinéma égyptien soit prodigue de films de qualité, mais quand même, on est toujours heureux et surpris de passer soixante-dix-huit minutes excellentes à la vision du travail de la réalisatrice Nadine Khan, connue au bataillon. Un film intimiste et haletant. A travers des personnages forts, aux problématiques complexes, les questions posées, jamais frontales, percutent les histoires individuelles qui s'ouvrent sur l'histoire collective. Un film d'une grande ampleur. Du côté des spécialistes arabes, ils diront à l'unisson : « Ce film est fascinant. Il est d'une impressionnante puissance narrative, superbement interprété ». La Syrie n'est pas absente à Oran puisque « Maryam », la dernière fiction de Basil Al Khatib dans laquelle il raconte l'histoire contemporaine de la Syrie à travers le regard de trois femmes, a été en compétition. Basil Al Khatib revient avec ce drame social au grand écran après douze ans passés à réaliser des feuilletons télévisés. Seulement, ce film controversé, projeté notamment au Festival de Dubaï où il a été carrément censuré, n'a pas su séduire l'assistance, amateurs et professionnels. La faute incombe aux méthodes de travail choisies par le réalisateur. Selon les critiques syriens et égyptiens surtout, « le cinéma syrien a du mal à sortir de deux genres, soit la comédie burlesque, soit le drame qui s'inspire de la vie quotidienne des Syriens. » Pour eux, que ce soit en Egypte ou encore en Syrie, l'art ne cherche plus qu'à refléter la société et ses problèmes. « Bien sûr, ces pays ont beaucoup de souffrances et de misère que nous ne devrions pas ignorer, mais les réalisateurs et autres spécialistes du 7e Art ne doivent pas envahir le terrain de la création artistique », expliquent-ils.