Photo : Slimene S.A. De nombreuses personnalités ont accompagné, hier, le moudjahid Lakhdar Bentobal, décédé samedi dernier, à sa dernière demeure au cimetière d'El-Alia. Le défunt, dit Si Lakhdar, a eu droit à un enterrement digne de son passé historique et révolutionnaire. Le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, Abdelaziz Ziari, président de l'APN, des membres du gouvernement à leur tête le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, le général-major Ahmed Gaïd Salah, chef d'état-major de l'ANP, le président du Conseil constitutionnel, Boualem Bessaih, les anciens chefs d'Etat Chadli Bendjedid et Ali Kafi, Belaïd Abdeslam, ex-chef du gouvernement, Khaled Nezzar, l'ex-ministre de la Défense, des présidents de partis politiques pour ne citer que Boudjerra Soltani et Saïd Sadi ainsi que que des représentants de la société civile sont venus rendre un dernier hommage au moudjahid. L'oraison funèbre, prononcée par le ministre des Moudjahidine, Mohamed Cherif Abbès, a retracé le riche itinéraire du défunt. «Ce sont des moments très difficiles que ceux de dire adieu à celui qui a consacré sa jeunesse au service de sa patrie», a indiqué le ministre en ajoutant : « les hommes de la valeur de Bentobal sont très rares. Il fait partie de la glorieuse génération qui a fait des miracles, celle qui a changé le cours de l'histoire contemporaine du pays. L'Algérie vient de perdre un enfant qui a érigé son histoire. Son corps part mais pas sa mémoire. Son parcours de nationaliste restera à jamais gravé dans la mémoire collective». Cherif Abbès, qui citera les valeurs humaines du défunt, n'a pas manqué de retracer le parcours du combattant Si Lakhdar. Son initiation au militantisme au sein du PPA, la création de l'OS vers la fin des années 1940, son refuge dans les monts des Aurès au début des années 1950 en préparation du déclenchement de l'action armée, sont les principales étapes de l'itinéraire de Lakhdar Bentobal avant la Révolution, qu'énoncera l'orateur. Durant la révolution, Bentobal occupait, dira le ministre, de nombreux postes de responsabilité allant du chef de la wilaya II historique au membre de la délégation ayant négocié les accords d'Evian. Au lendemain de l'indépendance, le moudjahid Bentobal s'est éloigné de la scène politique mais «cela n'a pas réduit d'un iota sa valeur», dira Cherif Abbès. Peu après, le corps du défunt est déposé au carré des martyrs aux côtés des Abane Ramdane, Ali Melah, Badji Mokhtar, Boussouf, Krim Belkacem, Amirouche, Si El Haoues, Ferhat Abbas et autres monuments de l'histoire de la nation. Dans la foule, on remarquera les deux fils du défunt, Tarek et Khaled. «Il n'y a que les aimés du Dieu qui rendent l'âme le mois de ramadan et encore, enterré un lundi», dira un ami du défunt en présentant ses condoléances à la famille Bentobal.