L'UGCAA (Union générale des commerçants et artisans algériens) ne partage pas le constat de la Fédération algérienne des éleveurs de bétail quant au nombre de moutons égorgés à l'occasion de l'Aïd el Adha, et l'APOC (Association de protection et orientation des consommateurs) encore moins. La Fédération des éleveurs avait annoncé, en effet, que 4 millions d'animaux, entre moutons, bovins, caprins et camelins, ont été égorgés le jour de l'Aïd el Adha. Ce volume, qui se constitue à 80% d'ovins, est d'une valeur de 1,6 million de dollars, toujours selon la fédération des éleveurs. « D'après les informations et chiffres communiqués par les commerçants et éleveurs, le nombre de moutons égorgés ne dépasse pas les 3 millions, 3,5 millions si l'on compte les bovins, caprins et camelins. Le même volume enregistré l'an passé. Le chiffre avancé par la fédération des éleveurs est excessif », estime Hadj-Tahar Boulenouar, porte-parole de l'UGCAA. « Les chiffres de la Fédération algérienne des éleveurs sont erronés. L'Algérie recense 7 millions de familles. Or, quand on dit que 4 millions de sacrifices ont eu lieu, cela signifie que plus de 50% des familles algériennes ont égorgé. Ce qui est faux. Selon nos estimations sur le terrain, ce nombre est en dessous de la moyenne », assure Mustafa Zebdi, président de l'APOC, en considérant plus acceptable le chiffre avancé par l'UGCAA, bien qu'il n'en soit pas totalement convaincu. Selon lui, tant que nous n'avons pas de statistiques précises sur le nombre exact d'ovins notamment ainsi que celui des éleveurs, on ne peut calculer qu'approximativement le nombre d'animaux sacrifiés. « Jusqu'à présent, on dit que notre cheptel est estimé entre 22 et 24 millions de têtes. Nous n'avons donc pas encore un chiffre définitif. Pour notre part, nous avons remarqué au niveau des quartiers, que plus de la moitié des familles qui y habitent n'ont pas sacrifié de moutons », conclut-il. Concernant l'achat des moutons, l'UGCAA fait part d'un nouveau mode de payement du mouton de l'Aïd. Elle a déclaré que des familles, notamment celles habitant les grandes villes, ont acheté le mouton à crédit. Une nouvelle tendance qui pourrait se généraliser, selon M. Boulenouar, si le prix du mouton reste aussi élevé.