L'Etat devra changer de règlementation pour permettre aux entreprises algériennes comme Sonatrach d'acheter des actifs à l'étranger d'autant que la puissance de l'Algérie réside dans ce grand groupe public, a proposé mercredi soir à Alger l'expert algérien Mourad Preure, président du Cabinet EMERGY. Lors d'un dîner-débat autour du thème «l'entreprise à l'épreuve du changement : Quels challenges, quels défis dans le contexte actuel de crise ? L'importance de l'Intelligence économique», organisé par ce cabinet, que M. Preure dira : «L'Etat doit encourager les investissements des firmes algériennes à l'étranger profitant ainsi des opportunités» dans un contexte de crise économique et financière mondiale. Mais pas seulement, selon lui, il « devrait aussi lui permettre aussi le droit à l'erreur en investissant à l'international » car «le niveau de puissance de l'Algérie ne réside pas dans ses réserves de change mais dans la puissance de Sonatrach» Justement, ces réserves de change peuvent être une source de financement de ces investissement à l'international au lieu de demeurer des placements à des taux insignifiants dans des banques étrangères qui risquent d'être encore touchées par une autre crise dans dix ans, selon les avis des présents, experts algériens et étrangers et opérateurs nationaux, Il faut dire qu'actuellement la Banque d'Algérie ne permet pas le transfert d'importantes sommes vers l'étranger. Sur la question liée aux réserves de change, M. Preure a soutenu que le prix du baril ne peut accepter un certain niveau puisqu'à partir de 150 dollars le baril de pétrole ne sera pas supportable. Déjà, selon lui, à 147 dollars, «il a été source d'épuisement ». Donc, le prix idéal du baril serait 100 dollars, a-t-il estimé. 30 000 PME peuvent intégrer 600 000 stagiaires De son côté, l'expert français natif de Sétif Jean Louis Levet, directeur général de l'Institut des recherches économiques et sociales (IRES), a recommandé que «l'Algérie devra se doter d'une industrie forte dans différents secteurs d'activités car plus l'industrie se développe plus les services sont concurrentiels». En Algérie, l'industrie ne représente que 5% du produit intérieur brut (PIB), d'où, «l'urgence d'une stratégie industrielle et du développement de champions nationaux en créant des ponts entre les universités et les petites et moyennes entreprises (PME) avec un Etat stratège qui met en place une politique d'intelligence économique (IE) en permettant une bonne intégration des Technologies de l'information et de la communication (TIC), selon M. Preure, qui considère «le marché intérieur comme un enjeu de la croissance dans un contexte de crise et le patriotisme économique est donc nécessaire». De ce point de vue, il souligne que «l'IE vient au secours des entreprises pour permettre à ces dernières de faire de l'anticipation grâce au rôle de l'Etat qui apporte de la visibilité aux entreprises à travers l'IE». Pour sa part, Michel Delattre, qui avait chapeauté le programme MEDA 1 de mise à niveau des PME algériennes, a indiqué que 30 000 sont en capacité d'intégrer 600 000 étudiants en recherche de stage, sur les 350 000 entreprises algériennes existantes, en relevant que 93% d'entre-elles sont des Très petites entreprises (TPE) et 2 500 à 3 000 PME sont dans la production en Algérie.