« La nécessité de la mise en place d'un mécanisme de suivi et de surveillance des droits de l'homme au Sahara occidental est plus que jamais d'actualité », a indiqué le président Bouteflika dans un message à la conférence africaine de solidarité avec la cause sahraouie, lu en son nom dans la capitale nigériane par le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh. « L'Algérie demeure à cet égard convaincue que l'élargissement de la mission de la Minurso à la prise en charge par les Nations unies de la surveillance des droits de l'homme au Sahara occidental est une nécessité », a ajouté le chef de l'Etat. « Ce recadrage de la mission de la Minurso permettra aux Nations unies de jouer pleinement leur rôle en matière de surveillance des droits de l'homme au Sahara occidental et, ce faisant, complétera le mandat de la Minurso qui, faut-il le rappeler, est la seule mission de maintien de paix des Nations unies à ne pas englober les droits de l'homme dans son mandat », a-t-il souligné. Pour le président Bouteflika, la mise en place de ce mécanisme de suivi et de surveillance des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés est d'autant plus nécessaire que « l'organisation des Nations unies, particulièrement le Conseil de sécurité sont, au quotidien, interpellés par les souffrances qu'endure le peuple du Sahara occidental depuis près de quarante années ». « Les violations massives et systématiques des droits de l'homme, qui ont lieu à l'intérieur des territoires occupés, pour réprimer la lutte pacifique des citoyens pour la liberté d'association, de manifestation et d'expression, ne sauraient laisser la communauté internationale indifférente », a soutenu le chef de l'Etat. Le président Bouteflika a, à ce propos, renouvelé le soutien de l'Algérie à la cause sahraouie, précisant que « l'Algérie, qui s'est toujours pleinement investie dans le combat libérateur des peuples, notamment sur notre continent, continuera de soutenir le peuple du Sahara occidental dans sa lutte pour le recouvrement de ses droits ». Il a assuré, en outre que, « l'Algérie continuera en tant que pays voisin des deux parties en conflit, le Front Polisario et le royaume du Maroc, à apporter son appui et son soutien aux efforts du secrétaire général de l'ONU et de son envoyé personnel, Christopher Ross, visant à aider les deux parties en conflit à parvenir à une solution qui pourvoit à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental à travers l'organisation d'un référendum libre et régulier, sous les auspices des Nations unies ». Dans son message, le chef de l'Etat a rappelé que la question du conflit du Sahara occidental, reconnue unanimement comme étant une question de décolonisation, est inscrite à l'ordre du jour de l'ONU depuis près d'un demi-siècle, affirmant que ce conflit ne peut trouver de solution que dans l'application de la résolution 1514 de l'Assemblée générale de l'ONU. « Toute autre approche, qui viserait à imposer le fait accompli colonial en niant le droit du peuple du Sahara occidental à l'autodétermination, constituerait une grave violation du droit international et irait à l'encontre de la doctrine des Nations unies en matière de décolonisation », a-t-il averti. Pour le président Bouteflika, « la seule solution, juste et durable, est celle qui permettrait au peuple sahraoui d'exprimer librement et souverainement son choix et, au-delà, aux peuples de la région de réaliser leur rêve de voir émerger enfin un espace maghrébin prospère fondé sur les principes de la complémentarité et de l'équilibre des intérêts ». Le chef de l'Etat a signalé que la conférence de solidarité d'Abuja intervient dans le sillage de la décision adoptée en mai dernier par la conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine à l'occasion du sommet du cinquantenaire de l'organisation continentale. Cette conférence a réitéré le soutien de l'Afrique à une « solution juste et durable » du conflit au Sahara occidental, fondée sur le droit à l'autodétermination et décidé que l'UA « demeurera saisie de cette question jusqu'à son règlement, en coordination avec les Nations unies ».