Le chef de la compagnie de Douéra, le capitaine Riadh Baraket, a expliqué, hier, dans un point de presse, que ses éléments ont réussi le démantèlement total du réseau, composé de 10 individus dont deux entrepreneurs, un élu de l'APC de Khraïcia, un agent de sécurité et un gérant d'un restaurant à Draria. Ces derniers ont constitué une bande bien structurée qui activait depuis longtemps dans le trafic du foncier, proposant des lots de terrain allant de 220 millions à 420 millions de centimes avec des décisions d'attribution falsifiées, datées de 2002, avant l'interdiction de la vente du foncier par les APC. Les victimes étaient reçues au niveau du restaurant du beau-frère du chef de la bande, qui gérait la transaction en coordination avec les autres membres du réseau. « Chaque membre était chargé d'une mission. Le réseau a pu vendre de plus de 20 lots de terrain, pour la plupart à des cadres, à Kheraïcia », précise l'officier. Sept victimes se sont présentées au siège de la GN pour se constituer partie civile dans cette affaire. Il s'agit d'émigrés, de cadres de la compagnie Qatar Airways, de médecins, et dont la majorité sont des femmes. La peur des représailles « Les criminels ciblent généralement les femmes qui hésitent, souvent, à les dénoncer », a fait savoir le responsable de la communication du commandement de la GN, le lieutenant-colonel, Abdelhamid Kerroud. En effet, c'est suite au démantèlement du réseau de Baba Ahcène, qu'une femme, médecin de son état, s'est présentée au siège de la compagnie de la GN de Douéra pour remettre aux enquêteurs une décision d'attribution d'un lot de terrain à Kheraicïa, datée de 2002, d'une superficie de 180 m2. « La victime avait déjà procédé à la construction d'une villa qui a fait l'objet d'une décision de démolition. Elle a déclaré avoir perdu plus de 1,8 milliard de centimes, mais elle n'a pas osé dénoncer les trafiquants par peur des représailles », a précisé le capitaine Baraket. La perquisition des 9 domiciles des mis en cause a permis la saisie d'un lot de documents falsifiés, des ordinateurs et des imprimantes. Les investigations ont fait également ressortir l'existence d'une connexion entre le premier réseau démantelé et le second. Les documents étaient imprimés par le même technicien supérieur en informatique, placé sous mandat de dépôt dans la première affaire. Les mis en cause, dont un âgé de 60 ans, ont été présentés, hier, devant le procureur près le tribunal de Koléa, pour association de malfaiteurs, faux et usage de faux de documents officiels, escroquerie et détournement de foncier agricole. Il s'agit du troisième réseau spécialisé dans le trafic du foncier neutralisé en moins d'un mois par les enquêteurs de la compagnie de la GN de Douéra. « Un plan spécial a été mis en place pour traquer les trafiquants du foncier qui sévissent toujours. Il consiste en l'exploitation du renseignement et le contrôle des agglomérations », explique l'adjoint du chef de compagnie de Douéra, le capitaine Salah Brahimi. Interrogé sur les annonces portant sur la vente de lots de terrain dans différentes wilayas, placardées sur les murs des lieux publics, le capitaine Baraket explique que des enquêtes sont en cours, surtout dans le cas où les lots sont proposés à des prix bas. Le commandement de la Gendarmerie nationale appelle les citoyens à plus de vigilance avant de s'engager dans toute opération d'achat, notamment de terrain, dans la capitale, avec des décisions antidatées.