« Cette circulaire vise à sensibiliser les enseignants de ne pas recourir à ce moyen et, en particulier, pour ne pas obliger les élèves à venir prendre des cours particuliers », a précisé le ministre, en marge de la cérémonie de la célébration du 59e anniversaire du déclenchement de la Révolution organisée jeudi dernier au lycée des mathématiques de Kouba. Selon lui, les choses sont clairs au niveau de son département : « Nous avons signifié à l'administration et aux inspecteurs notre désaccord pour ce type de comportement inacceptable qu'il faut interdire ». Abdelatif Baba Ahmed avait déclaré dernièrement, lors du Forum d'El Moudjahid, que son département préparait une circulaire pour interdire carrément les cours particuliers. Il a soutenu que ces cours portent atteinte au principe de la démocratisation de l'enseignement. Les syndicats divergent Qu'en pensent les partenaires sociaux ? Le coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest) soutient qu'interdire ces cours est un pas dans la mauvaise direction. Meziane Meriane plaide, plutôt, pour leur organisation en obligeant particulièrement les enseignants à payer des impôts. A l'opposé, le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) n'est pas contre cette interdiction pour sauver l'école publique. Il a fait savoir que depuis l'instauration de ce type de cours, les élèves accordent moins d'intérêt aux cours normaux dispensés dans les établissements scolaires. Résultats : les absences au niveau des écoles ont doublé. Le chargé de communication du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), Messaoud Boudiba a qualifié de « faux débat » le dossier des cours particuliers. Il a affirmé que ces derniers sont dispensés « à la demande des parents d'élèves ». Quant à Khaled Ahmed, président de l'association des parents d'élèves, il a estimé que la meilleure décision est de procéder à l'organisation de cette activité. Pour lui, le ministère ne doit pas interdire les cours aux élèves des classes d'examen. Toutefois, il accuse certains enseignants de ne s'intéresser qu'à l'argent. « Leur seul souci, c'est comment se remplir les poches. Sinon comment peut-on expliquer que des cours sont donnés dans des hangars et bien d'autres endroits qui ne répondent pas aux normes pédagogiques ? », s'interroge-t-il. Raison pour laquelle, Khaled Ahmed interpelle le ministère pour offrir un meilleur cadre et garantir des conditions pédagogiques adéquates pour permettre aux établissements scolaires publics d'assurer ces cours aux élèves.