L'Aïd El Fitr et la rentrée scolaire coïncidant presque, les ménages oranais se retrouvent devant un dilemme difficile à trancher. Deux dates importantes dans l'agenda annuel des familles algériennes et qui grèvent considérablement les petits budgets, déjà mis à mal par les dépenses liées au Ramadhan et les vacances. Cette année, les donnes n'ont pas changé et le plus dur reste à venir de l'avis de nombreux citoyens rencontrés dans les rues du centre-ville en quête d'emplettes pour la fête de l'Aïd. « Les vêtements et les ingrédients pour la préparation des gâteaux coûtent chers et je suis obligé de recourir au système D pour pouvoir m'en sortir », avouera Malik, la cinquantaine, père de trois enfants. Les quartiers commerciaux, à l'image de Choupôt ou du centre ville, les marchés dits populaires comme ceux de M'dina J'dida, souk el Kettane ou l'espace dédié à la friperie à El Hamri sont quotidiennement pris d'assaut à la recherche de l'article voulu. Cependant, les prix restent pour l'ensemble des citoyens insensés. « Un ensemble Jean, chemise griffé à 4000 DA, et j'ai deux enfants capricieux », se désole Linda, la trentaine, employée dans une boîte privée. « Il faut éviter les vitrines du centre ville où les prix affichés frisent parfois le ridicule », conseille Samir, fonctionnaire dans une administration publique. « Le mieux est de faire un tour à El Hamri ou M'dina J'dida, là on peut négocier et tomber sur de belles opportunités », ajoutera-t-il. Malgré la cherté des produits, les magasins sont souvent pris d'assaut autant la journée pour la friperie que le soir pour ce qui est des commerces à Choupôt ou au centre-ville littéralement asphyxié par le flux des gens qui s'y pressent. La proximité de la rentrée scolaire est également un souci de plus pour ceux qui regardent par deux fois avant d'ouvrir leur portefeuille. « Les vêtements de l'Aïd serviront aussi pour la rentrée scolaire », dira Linda qui avoue avoir du mal à joindre les deux bouts avec la succession des dépenses. Pour les plus prévenants, le temps des achats des articles scolaires est arrivé mais leur prix a d'ores et déjà connu des hausses allant jusqu'à 50% pour certaines fournitures. Mohamed, père de quatre enfants, tous scolarisés, est indigné face à cette augmentation qui ne se justifie pas. « Le cahier de 96 pages, acheté l'année dernière à 16 DA, coûte 27 DA, même chose pour celui de 288 pages puisqu'il passe à plus de 87 DA au lieu de 70 DA », énumère-t-il. Une hausse qui présage déjà d'une rentrée difficile pour les budgets moyens.