Quand on parle du mois de Ramadhan, on le lie d'une manière systématique à l'aspect financier. Vu qu'en ce mois sacré, les dépenses ne cessent d'augmenter à tel point que les faibles bourses ne se retrouvent plus. Ce qui est le cas de la société algérienne, qui dès que ce mois en question pointe son nez, le citoyen algérien commence à faire des calculs par rapport au budget à dépenser pour subvenir aux besoins de sa famille. D'autant plus que cette année spécialement, les «défis» sont multiples, à partir du fait qu'il y aussi les rentrées sociale et scolaire, et au bout du compte la fête de l'Aïd El Fitr. En langage des chiffres, et selon les premières estimations, les dépenses du mois de Ramadhan avoisinent les 35 000 DA pour les bourses moyennes. Elles peuvent atteindre la barre des 70 000 DA, si ce n'est plus, pour d'autres cas, soit une moyenne allant de 1000 à 2000 DA par jour. Pour les citoyens que nous avons interpellés au niveau du quartier populaire de Bab El Oued, et plus précisément au marché des Trois horloges, le constat parle de lui-même car les budgets varient selon les salaires et les capacités financières des concernés. Et les témoignages recueillis sont là pour le prouver. Mais la plus grande majorité s'accorde à dire que «ma lahkouche». Comme le signalera Boualem, un père d'une famille de trois personnes : «Franchement, je n'arrive pas à trouver mes repères en matière de dépenses lors du mois sacré car elles demeurent incontrôlables. Je perçois 20 000 DA, mais je vous assure que la totalité de la somme déboursée en ce mois avoisine les 45 000 DA. Parfois, je me demande d'où me parvient tout ce budget ?» Autre cas à retenir, celui de Brahim : «Ma famille est composée de quatre personnes, et jusqu'à présent, j'ai déboursé la bagatelle de 16 000 DA rien que pour nous nourrir. Vu ce budget, il n'est pas à écarter que je vais atteindre les 70 000 DA d'ici la fin du mois sacré.» Cet exemple parmi tant d'autres ne fait que confirmer que le mois de Ramadhan rime avec grosses dépenses. La flambée des prix, l'autre cauchemar Outre les sommes dépensées en ce mois précis, il y a lieu de citer un paramètre très important qui nuit aux poches des citoyens et qui se résume en la flambée des prix. Qui même bien avant l'arrivée des prix, les Algériens étaient déjà éprouvés par les difficultés pour surmonter cet obstacle. Alors que dire de la situation actuelle, où les prix ont entamé une remontée spectaculaire. «C'est vraiment très difficile de passer le mois de Ramadhan avec des conditions pareilles, surtout par rapport aux prix, le poulet qui dépasse les 300 DA/kg, la viande à 1000 DA, sans parler des fruits et légumes qui deviennent de plus en plus inaccessibles, au grand dam des familles à faible revenu qui ne peuvent pas faire face à cette catastrophe», expliquera un enseignant. Les rentrées sociale et scolaire et l'Aïd à l'affût des salariés ! Cette année va marquer sans nul doute les citoyens et particulièrement les salariés. Puisque le mois sacré a coïncidé avec la veille de la rentrée scolaire, surtout quand on sait que cette dernière nécessite un autre budget pour équiper les enfants scolarisés. Sans oublier l'Aïd El Fitr. Ce qui laisse prédire que la situation s'annonce plus difficile avec une facture de dépenses qui va être plus salée que d'habitude. En interpellant des responsables de familles à propos de la rentrée scolaire pour connaître où en sont les préparatifs, la plupart ne prêtent aucune attention à ce dossier, sauf de rares exceptions. A l'instar de Saliha, une mère de deux enfants qui nous dira : «Moi j'ai pris mes précautions, en achetant à mes enfants le nécessaire pour la rentrée scolaire.» Ce qui n'est pas le cas des autres qui ont été unanimes à dire que «ce n'est pas du tout le moment de penser à la rentrée scolaire car celle-là aussi va coûter les yeux de la tête. D'ici là, yarhamha Rabi».