Cheikh Hamada Pour certains musicologues, il est l'un des fondateurs du Raï. Mais force est d'admettre que Cheikh Hamada demeure le chantre éternel du chant bédouin. Il a fait partie du bouillonnement musical de l'entre-deux-guerres. Ce poète hors pair a enclenché la modernisation du bédouin traditionnel. Phénomène majeur dans la musique maghrébine. Il aura eu de son vivant révolutionné à lui seul la tradition musicale dans le genre bédouin et ce, en réussissant de façon magistrale à brosser la poésie citadine entre Hadri, Haouzi et Aâroubi. Dans ses compositions, la «Gasba» sera remaniée et à laquelle il lui apportera une touche propre à la région du Dahra, influençant ainsi le répertoire chaâbi qui entre sous sa férule, dans le mode bédoui. Ami intime de Hadj M'hamed El Anka, le fondateur du genre Chaâbi, ils avaient pour habitude, lors de diverses rencontres avec les poètes, les musiciens comme Hadj Lazoughli, Hachemi Bensmir, Abdelkader El Khaldi, d'échanger, de travailler ensemble des qaçayds. Cheikh Hamada sera aussi un maître pour les jeunes générations. Il recevra dans sa maison plusieurs artistes comme Maâzouz Bouadjadj, leur expliquant, parfois, pendant de longues heures, une tonalité, une strophe, le sens caché d'un mot, d'un vers, d'une qasida. Il a fait connaître cette musique basée sur des poésies bédouines ancestrales et une influence judéo-arabe harmonique en rapprochant la campagne et la ville. Il a ainsi élargi le mouvement sur toute l'Algérie et par delà les frontières. Contrairement à beaucoup d'Européens à l'époque, qui se moquaient ouvertement (encore de nos jours) de ce type musical car modal et non tonal, Béla Bartók en fut extrêmement touché lors d'un voyage en Algérie de deux ans (1913-1915). Cela inspirera quelques morceaux. Il a fait son premier enregistrement en 1920 et par la suite, il a continué à faire des disques en Algérie, à Paris et Berlin, jusqu'à sa mort, un certain 09 avril 1968. Cheikh Hamada est né en 1989 à Bled Touahria près de Mostaganem.