C'est un chanteur plutôt optimiste quant à l'avenir de ce genre musical, qui nous a rendu visite récemment à la rédaction. Elève du grand poète de la région, feu Cheikh Omar El Mokrani, notre invité a bien voulu nous entretenir de tout ce qui touche au bédouin qui était, faut-il le dire, en voie de disparition. Comment se porte la chanson Bédouie ? Le Bédouin renaît malgré tout, il revient en force dans le paysage artistique local et régional, et l'engouement du public pour les soirées et galas que j'anime avec mon groupe sont là pour le prouver. Des jeunes y assistent et n'ont pas manqué de manifester leur intérêt pour ce genre musical. Certes, le Bédouin avait été déserté pendant plusieurs années mais il est en train de retrouver la place qu'il mérite, et cela, grâce à la troupe Omar El Mokrani que je préside depuis trente ans ». Mais il reste beaucoup à faire ? Effectivement, l'art en général a besoin de soutien des pouvoirs publics et de son environnement pour évoluer et répondre aux besoins de la société. Je constate quand même que, depuis un certain temps, un effort significatif est consenti dans ce sens par les autorités locales de la wilaya de Chlef et la Direction de la Culture pour perpétuer le Bédouin qui est un pan important de notre patrimoine artistique. Parlez-nous un peu du poète El Mokrani ? C'est un monument du Chaar El Malhoun dans l'Ouest du pays. Il est décédé quelques mois avant le séisme de 1980, laissant derrière lui des piles de Caçidate qui n'ont encore pas été exploitées. J'essaye de déterrer et mettre en valeur ce trésor inestimable en l'interprétant fidèlement et en faisant un moyen de renforcer davantage la chanson Bedouie. Omar El Mokrani était donc un poète hors pair qui côtoyait Cheikh Hamada, Cheikh Abdelkader El Khaldi, Madani et Bouras.