Si les prix des légumes et fruits sont élevés, c'est aussi parce que 66% de ces produits ne sont pas écoulés dans les marchés de gros, mais dans des espaces informels. « Comment peut-on contrôler le marché des fruits et légumes dans ce cas-là ? », s'est interrogé, hier, Saïd Menzi, vice-président de la Chambre de commerce et d'industrie d'Alger (Caci), dans une conférence de presse organisée par l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), à Alger. Selon lui, la vente des autres produits alimentaires, dont le marché est géré par des commerçants semi-informels, subit le même sort. De ce fait, il a rappelé que le marché de Semar contrôle le circuit des produits alimentaires. Pourtant, « le marché de gros des produits alimentaires d'El Harrach est prêt depuis quelques années. Les 112 locaux qu'il renferme restent inexploités pour des raisons bureaucratiques », souligne Hadj-Tahar Boulenouar, porte-parole de l'UGCAA, signalant qu'au niveau de la capitale, 1.200 espaces commerciaux sont fermés depuis des années pour des raisons diverses, à l'exemple du marché de détail de Didouche- Mourad (Alger-Centre) qui pourrait générer, selon lui, plus de 1.000 emplois une fois activé. Les blocages administratifs semblent être la raison principale de la fermeture de ces locaux, selon l'UGCAA. « Des locaux appartenant à des entreprises ont été fermés après la faillite de ces dernières. Les litiges familiaux autour des locaux sont également à l'origine de beaucoup de fermetures », explique le porte-parole de l'UGCAA. Toutefois, fermeture ne signifie pas pour autant que ces locaux restent inexploités. D'après l'UGCAA, certains servent de dépôts informels pour des produits périmés ou contrefaits. « Le riz périmé qui a été écoulé sur le marché il y a quelques mois était stocké dans un dépôt informel. Une enquête devrait être ouverte pour localiser les espaces commerciaux exploités d'une façon illégale », estime-t-il. A propos de la mise en demeure dont a fait l'objet une trentaine de propriétaires de locaux privés fermés au niveau de la capitale, l'UGCAA a fait savoir que certains d'entre eux ont été rouverts.