Plus de 500 espaces commerciaux ne sont pas exploités en Algérie. Parmi ceux-là, il existe une dizaine de marchés de gros, dont celui de l'alimentation générale de la commune d'El Harrach. Il a été finalisé et inauguré par le ministre du Commerce en 2010, mais n'a jamais été opérationnel. C'est dans ce cadre qu'une conférence de presse a été organisée hier par l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), au niveau de ce marché de gros sous le thème «Espaces commerciaux non exploités en Algérie». La rencontre, qui a regroupé la plupart des commerçants ayant bénéficié de locaux dans ce marché, a mis la lumière sur la désorganisation qui règne dans le commerce en général, en raison d'un manque de contrôle rigoureux du secteur. Ne sachant à quel saint se vouer, ces commerçants veulent savoir à quoi rime cette histoire, qui les oblige à continuer à travailler dans l'informel et risquer en conséquence des sanctions sévères. Une association a été créée pour justement défendre et inciter les instances concernées à accélérer le processus d'ouverture. Le président de cette instance dénommée Association des commerçants du marché d'El Harrach, en l'occurrence, Saâd Kheiri, a expliqué que le retard cumulé est lié directement à certains bénéficiaires des 112 locaux que compte le marché de gros et qui occupent d'autres locaux dans d'autres communes. Plus explicite, il affirme que plusieurs bénéficiaires occupent actuellement des magasins au marché d'Oued Smar. Ils sont majoritaires et ils ne veulent pas lâcher prise, car l'activité dans ce marché n'est pas soumise à un contrôle sérieux. «Ils peuvent ainsi écouler des produits contrefaits et des produits périmés», selon le porte-parole de l'UGCAA, Hadj Tahar Boulenouar. M. Kheiri a fait savoir, par ailleurs, que le wali délégué d'El Harrach a été sensibilisé à ce problème qui dure depuis trois ans. Il a promis de saisir les commerçants concernés, afin de réorganiser la situation. En attendant, les commerçants ne comptent pas baisser les bras. Ils sont décidés à faire valoir leurs droits. «Pourquoi être pénalisés à cause de commerçants égoïstes. Nous avons des familles à nourrir et nous avons attendu si longtemps pour avoir ce local. Il est temps que justice soit faite», dénonce Abdelkader, commerçant et adhérent à l'association. M. Boulenouar a rappelé, pour sa part, que l'UGCAA a, à maintes reprises, appelé à l'exploitation des espaces commerciaux, notamment les Souk El Fellah fermés, dans le but d'absorber le taux de chômage et éradiquer le marché parallèle.