Pour le FLN, parti majoritaire à l'APN, la priorité est accordée à « l'urgence » de procéder à la révision de la Constitution. Une option fortement défendue par les membres du comité central lors de sa dernière session, consacrée à l'installation du bureau politique. « Nous avons demandé de procéder à la révision de la Constitution avant de tenir l'élection présidentielle », a rappelé, hier, Saïd Bouhadja, porte-parole du parti. Car, a-t-il encore expliqué, « la révision de la Constitution ne concerne pas seulement l'élection présidentielle mais elle doit s'étendre à d'autres aspects fondamentaux, comme la révision du fonctionnement des institutions de la République, leur rôle et leur fonctionnement, la relation entre elles, le système juridique, le fonctionnement de la justice et le véritable rôle qu'elle doit accomplir dans le régime démocratique ». En résumé, la révision constitutionnelle doit « être le socle de tout débat et des propositions formulées par les acteurs de la classe politique » en signe de « poursuite des réformes politiques » engagées depuis plusieurs mois. Pour Saïd Bouhadja, il est nécessaire et toujours possible de procéder à la révision de la loi fondamentale avant la tenue du scrutin présidentiel. « La révision constitutionnelle est un vieux dossier qu'il faut clore, d'autant que toute la classe politique a contribué en avançant les modifications souhaitées. Et c'est la nature des changements qui déterminera le moyen de l'adopter, soit à travers le Parlement, soit par référendum populaire », a précisé M. Bouhadja. « La mise en place d'une commission pour superviser l'élection est un avis que nous respectons mais nous estimons que la priorité serait d'achever les réformes. » Au RND, on est plus tranchant : la proposition des « 14 » est rejetée. « La commissions des partis où siégeaient aussi les formations de l'opposition n'était-elle pas indépendante ? », s'est interrogée la porte-parole du parti, Nouara Djaâffar. « Nous n'avons aucun problème sur ce plan-là. Nous estimons que la loi électorale évoque avec clarté les modalités d'installation de ces commissions, lesquelles ont accompli leur mission lors des précédents rendez-vous », a-t-elle précisé. « L'installation d'une commission indépendante composée de juges et de partis prenant part à l'élection est une vieille idée défendue par le parti et suggérée lors des consultations politiques sur les réformes », a indiqué le porte-parole du Parti des travailleurs (PT), Djeloul Djoudi. Cette commission doit « surveiller le déroulement du scrutin depuis l'assainissement du fichier électoral jusqu'à l'opération de dépouillement ». « Il y a eu trois commissions lors des deux derniers scrutins, mais aucune n'a été crédible », a souligné M. Djoudi. En outre, dit-il, « les observations formulées par la commission des partis politiques ne sont pas prises en considération. Les résultats des élections ont été prononcées par le ministère de l'Intérieur avant même d'être validés par la commission des juges ». Mais si le PT plaide pour la révision de la loi électorale, il estime néanmoins que le groupe des 14 est libre de faire des propositions. Du côté du TAJ, on refuse également l'idée d'une commission indépendante. Son porte-parole, Nabil Mohamed Yahiaoui, note que « l'installation d'une commission indépendante fait partie des décisions et des mesures prises par l'Etat pour assurer le bon déroulement et la transparence du scrutin ». Pour lui, la loi organique votée par le Parlement en 2011 est « claire » et s'il y a des changements à apporter, « il faut que ça repasse par le Parlement ». Le porte-parole de TAJ dit que « la transparence des élections est une culture que la classe politique ne possède pas encore vu que son discours est constitué de critiques du pouvoir sans qu'un parti ne puisse proposer un véritable programme de réformes ». Il estime qu'« on ne peut pas demander de réformer une loi sans faire le bilan de son application ». Mustapha Hamissi du Parti pour la liberté et la justice dira que la position du parti sur l'élection présidentielle sera connue lors de la session extraordinaire du conseil national prévue le 27 décembre prochain. « Nous avons engagé un débat au niveau des instances locales. Une fois recueillies, ces propositions seront examinées par le conseil national du parti qui tranchera quant à la position à adopter », a-t-il déclaré, précisant que « le PLJ a des doutes sur la transparence des élections en Algérie », et appelant les pouvoirs publics « à décider d'une démarche politique pour améliorer la situation ».