Le ministère de l'Education nationale est en train de réfléchir sur la meilleure manière d'organiser les cours particuliers à l'intérieur des établissements scolaires. C'est ce que nous a indiqué, hier, une source du département de M. Baba-Ahmed. « Le ministère est déterminé à moraliser cette activité à travers des campagnes de sensibilisation et surtout l'implication des autorités locales et bien d'autres services, comme la Protection civile et les services du ministère du Commerce, pour interdire les cours à l'intérieur des locaux inadéquats », a précisé un responsable du ministère de l'Education. Selon lui, le ministère n'est pas le seul secteur à intervenir dans cette mission. Il a fait savoir que les syndicats et les associations des parents d'élèves sont d'accord pour l'organisation des cours de soutien à l'intérieur des établissements scolaires. Messaoud Boudiba, chargé de la communication au Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique, estime que l'organisation de ces cours à l'intérieur des établissements scolaires est une procédure « juste » et « rationnelle ». « Ces cours doivent être programmés les week-ends », propose-t-il, soutenant que l'enseignant ne doit pas enseigner plus de 6 heures par jour. Le Cnapest souhaite également que les parents d'élèves signent un engagement pour assurer le paiement des cours. C'est aussi valable pour les professeurs qui doivent s'engager par écrit à assurer « régulièrement » et dans des « conditions pédagogiques, les meilleurs cours ». Le coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique est favorable à cette approche. Pour lui, il faut, dans ce cas-là, « revaloriser les heures supplémentaires ». Le porte-parole du Snapest, Meriane, affirme qu'il ne faut pas imposer aux enseignants le bénévolat. Il propose à ce que l'heure soit payée à 180 DA. Il dit aussi que le code du travail n'évoque pas particulièrement les cours particuliers, mais plutôt les heures supplémentaires rétribuées proportionnellement au salaire de base. Le président de l'Union nationale des associations de parents d'élèves (Unape), Khaled Ahmed, a fait savoir que l'organisation des cours de soutien à l'intérieur des établissements scolaires a été toujours une revendication de son association. « Nous ne sommes pas contre les cours particuliers, seulement, il doivent être dispensés au niveau des écoles et par des enseignants qui assurent les cours durant l'année scolaire », précise-t-il. Il plaide à ce que ces cours soient donnés les samedi et mardi après-midi. Khaled Ahmed trouve que la revalorisation des heures supplémentaires est le « minimum syndical » et qu'il n'est pas contre l'idée qu'elles soient en partie rémunérées par l'Etat, le reste étant à la charge des élèves. Pour les démunis, le président de l'Unape soutient que c'est aux associations des parents d'élèves de les prendre en charge.