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« On achète à des prix forts pour vendre à des prix très bas »
Mohamed Belabdi, DG de l'Office algérien interprofessionnel des céréales
Publié dans Horizons le 07 - 12 - 2013

Dans cet entretien, le directeur général de l'OAIC, Mohamed Belabdi, rappelle les prérogatives de son organisme qui est chargé, notamment, de l'importation des céréales, de fournir les agriculteurs en semences et de veiller aux stocks stratégiques de l'Algérie. Des stocks tenus secrets car les achats de l'Algérie dépendent des fluctuations de la Bourse internationale. Une information sur ces stocks de sécurité pourrait pousser les spéculateurs à augmenter les prix. « Nous sommes guettés de partout », prévient-il. M. Belabdi rappelle aussi que l'office ne fait pas de commerce. « Il achète à des prix forts sur le marché international pour vendre à des prix très bas sur le marché national. »
Présentez-nous brièvement l'Office algérien interprofessionnel des céréales.
L'Office algérien interprofessionnel des céréales intervient pour réguler le marché et l'approvisionnement de l'ensemble des transformateurs à travers le territoire national. Il s'occupe aussi des stocks stratégiques en céréales. Il appuie la production céréalière. Il est la colonne vertébrale de la filière par l'intermédiaire de ses quatre coopératives de céréales et de légumes secs. Il intervient dans le développement de la filière en opérant avec les sous-directions de semences existantes. Il met à la disposition des agriculteurs des semences de bonne qualité, des engrais phosphatés et azotés pour céréales, des désherbants et possède une section de motocultures au niveau des CCLS.
Comment intervenez-vous en tant qu'importateur ?
Notre mission est la régulation du marché national. L'Algérie est un grand importateur de blé tendre car on n'en produit pas assez vu les conditions climatiques. Ces dernières s'y prêtent pour la production de blé dur. Une commission d'achat, présente sur le marché international, reçoit des offres. Elle traite et achète du blé, selon les cotations existantes.
Quand est-ce que ces achats se font ?
Les céréales sont des produits boursiers. Donc, nous ne pouvons pas faire de gros achats pour profiter de certaines conjonctures. Mais nous ne sommes jamais sûrs d'avoir fait la bonne affaire. Cela ne se constate qu'après coup. Il s'agit d'un produit qui fluctue selon les conditions de la production mondiale de certains pays. Les cours sont conditionnés par le niveau de la demande. Certains pays rentrent sur le marché et le font bouger instantanément. L'OAIC a une cellule de veille pour surveiller le marché international de très près pour faire des achats. Jusqu'à présent, tous les achats que nous avons effectués sont en dessous des cotations affichées. Seulement, notre cahier des charges est exigeant car il s'agit d'un blé destiné à faire du pain et plus exactement la baguette pour laquelle il faut un certain W (gluten élastique). Ce blé est produit en Europe de l'Ouest.
Peut-on connaître à quel prix le blé tendre est négocié pour l'Algérie ?
Les derniers achats ont été faits à un prix très intéressant. Ces prix dépassent les 300 dollars la tonne et l'an dernier ils étaient à 350 dollars la tonne. L'orge a été achetée à 250 dollars la tonne et le blé dur à des prix très bas à ce qui est affiché actuellement.
Pourquoi continue-t-on d'importer du blé tendre au lieu d'encourager la production et la consommation du blé dur ?
Le problème réside dans les habitudes de consommation des Algériens qui ont changé depuis l'indépendance. Avant, ils étaient de grands consommateurs de blé dur principalement de couscous et de la galette à base de semoule. Actuellement, avec les fours rotatifs des boulangeries, on fabrique la baguette française qui nécessite un certain W.
N'est-il pas possible d'inverser la tendance grâce à l'importation ?
Il y a tout un travail à faire pour inverser cette tendance. Il faut savoir que le blé dur est plus coûteux sur le marché international. Parfois, la différence entre le prix du blé dur et celui du blé tendre dépasse les 120 dollars la tonne.L'Algérie a pu réaliser des performances en production assez intéressantes en blé dur, c'est pourquoi ses importations par l'OAIC ont diminué de 6% par rapport à 2012. Pour le blé tendre, la consommation est toujours là avec les pizzas, les hamburgers et le pain. Nous avons nos stocks stratégiques qui couvrent la demande pour une certaine période qui reste confidentielle car nous dépendons de la Bourse internationale et nous sommes épiés de partout.
Qu'en est-il de l'importation des autres céréales ?
Le maïs a une tendance baissière cette année grâce à une importante production mondiale, notamment aux Etats-Unis. Pour l'orge, l'Algérie est un pays producteur qui a exporté ce produit en 2009. La production nationale n'est pas totalement livrée à l'OAIC. Généralement, les éleveurs-engraisseurs gardent la production pour leurs besoins d'engraissement de leurs bétails en hiver.
L'OAIC vient de lancer une opération de régulation sur les légumes secs...
Je suis étonné d'apprendre, par voie de presse, que les prix des légumes secs ont augmenté. L'OAIC possède des quantités suffisantes pour couvrir les besoins des consommateurs. Nous avons 150 points de vente ouverts à travers le territoire national. Les présidents des APC ont été saisis pour mettre à notre disposition des locaux pour d'autres points de distribution avec des prix abordables. Ainsi, nous faisons barrière à la spéculation. C'est la deuxième année consécutive où nous procédons à ce genre d'opérations d'importation suite à la demande des pouvoirs publics. Le principe est le même pour l'importation des céréales. Nous achetons par le biais de la commission. Cette année, le haricot sec est affiché à des prix très élevés sur le marché international, il est à 2 700 dollars la tonne alors que l'an dernier il était à 1 300 dollars.
Les importateurs privés l'ont payé à 2.500 dollars la tonne. Comment cela est possible ?
Nous l'avons acheté à moins de 2.500 dollars la tonne. D'autres quantités arriveront la semaine prochaine. Ce qui va équilibrer le marché. Il s'agit d'importations ponctuelles.
Les prix de l'OAIC ne sont pas très loin de ceux du marché. Où se situe le nœud du problème de cette hausse vertigineuse ?
Pour le pois chiche, les prix sont très loin car celui vendu par les grossistes n'est pas de qualité. Chez l'OAIC, le pois chiche de 12 mm d'origine mexicaine est de très bonne qualité et il n'est pas mélangé à l'indien. Pour la lentille, c'est la même chose. Le problème des prix n'est pas au niveau des grossistes, mais dans les grandes surfaces.
Mais les grossistes vendent les pois chiches et les lentilles à des prix inférieurs aux vôtres. Pourquoi ?
Il faut savoir que ces produits ne sont pas soutenus par l'Etat. Avant, nous avions le monopole du marché, nous distribuions aux grossistes et le petit détaillant pouvait s'approvisionner à un prix abordable. Aujourd'hui, l'importateur est partout. L'autre problème est celui de l'évasion fiscale. Les commerçants ne viennent pas s'approvisionner chez les coopératives.
Où en est le programme d'appui aux agriculteurs sur les semences ?
L'OAIC est impliqué directement dans ce programme. L'Algérie n'a pas importé de semences de céréales depuis 1996. L'Institut technique des grandes cultures est le seul obtenteur en céréaliculture. Il est chargé de produire les semences de base, et l'OAIC en fait la reproduction. Depuis 2008 à ce jour, nous sommes passés à 2 millions de quintaux de semences commercialisés, soit l'équivalent de 60% de la sole (étendue de terre labourable) céréalière, c'est presque 2 millions d'hectares. C'est un saut qualitatif car, avant, les agriculteurs utilisaient les semences de ferme qui n'étaient pas conditionnées ni traitées. Elles sont sujettes à des maladies cryptogamiques causées par un champignon ou un autre organisme filamenteux qui influe directement sur les rendements des céréales. Grâce aux semences conditionnées, nous avons éradiqué ces maladies. 160.000 céréaliculteurs sont impliqués pour couvrir l'ensemble des superficies céréalières en semences certifiées.
Quel est votre chiffre d'affaires pour le dernier exercice ?
L'OAIC achète pour le compte de l'Etat. Il n'est pas subventionné. Il ne fait pas de commerce, contrairement à avant. Nous achetons au prix fort pour vendre au prix bas. C'est pour cela que nous n'avons pas de parts de bénéfice. Nous survivons grâce à la production locale et à la vente des semences. Le chiffre d'affaires est de 240 milliards de dinars. Cela ne va pas changer pour le prévisionnel. Notre effectif est de 10.000 personnes.


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