L'Union des commerçants et artisans algériens et l'Association nationale des consommateurs ont appelé, hier, à Alger, à l'encouragement de la production nationale, notamment les appareils électroménagers, dont les chauffages (électriques et à gaz), les chauffe-bains et les réchauds à trois pieds, étant donné qu'on est en période de froid et leur utilisation est très répandue. Cet appel est motivé par l'inondation du marché national par des équipements contrefaits ou défaillants. Plus de un million d'appareils électroménagers ne répondent pas aux normes de fabrication et de sécurité, selon Hadj Boulanouar, représentant de l'UGCAA. Ils viennent en troisième position après les cosmétiques et la pièce détachée. « Il ne faut pas se leurrer, on a tendance à penser que seuls les produits chinois sont contrefaits, alors que même les produits en provenance d'Europe sont parfois contrefaits », a averti Boulanouar. « 60 à 70% des produits sont importés d'Asie et 15% d'Europe et 60% sont contrefaits partiellement ou totalement », a-t-il indiqué. Les appareils électroménagers contrefaits engendrent environ 20 milliards de dinars de pertes directes, sans parler des pertes humaines dues à l'utilisation des chauffages et autres. Pour preuve, la Protection civile enregistre chaque année, 350 décès à cause de la défectuosité des chauffages ou de leur mauvaise utilisation. Pour illustrer la gravité du phénomène, le ministre du Commerce a annoncé, dernièrement, la saisie, au niveau des ports, de près de 40.000 appareils de chauffage répondant pas aux normes. Et quand on sait que plus de 80% des produits sont importés, il va sans dire que beaucoup de produits peuvent échapper au contrôle des Douanes, d'où le nombre élevé d'accidents domestiques enregistré chaque année à cause des appareils de chauffage défectueux. Ces derniers sont vendus sans garantie et quand il y a garantie, elle se limite à une carte qui ne veut rien dire, autrement dit qui ne garantit rien hormis la mise en marche de l'appareil. Le service après-vente est, lui aussi, une arnaque ! Pour Mustapaha Zebdi, président de l'Association nationale des consommateurs, 60% des foyers sont dépourvus de gaz naturel, généralement dans les zones rurales. Dans ces régions, les ménages ont recours au gaz butane qui peut être à l'origine de fuites et donc d'explosions. Selon M. Zebdi, 25 millions de bonbonnes de gaz sont dans un état déplorable et doivent être renouvelées par Naftal. La durée de vie d'une bonbonne de gaz est de 20 ans, pas plus. Certaines sont même dépourvues de joints et ceux qui existent sur le marché sont de mauvaise qualité. Cela n'est pas sans danger. Les animateurs de la conférence de presse ont loué la production locale, « plus sûre ». Ils reprochent aux importateurs le manque de professionnalisme et d'être de connivence avec le fournisseur. Ainsi, invitent-ils les citoyens à consommer algérien.