La hausse du prix du poulet est due à 80% aux éleveurs mais aussi à une régulation mal faite en amont de la filière. C'est ce qu'a expliqué, hier, à Alger, un professionnel de la filière avicole lors de la foire de la production nationale. C'est pourquoi, « nous appelons à l'organisation de la filière en association professionnelle où tous les acteurs sont représentés », d'une part, et, d'autre part, « à instaurer le système des quotas ». Car si durant les années précédentes, la hausse des prix était saisonnière, entre 2012 et 2013, elle a duré toute l'année. Les raisons ? « Quand l'offre est importante, les prix chutent, alors les éleveurs ne mettent plus leurs produits sur le marché, provoquant une baisse de l'offre et automatiquement une hausse des prix », dira cet acteur de la filière qui justifie la hausse saisonnière par le parc des infrastructures avicoles qui n'est pas aux normes, d'autant que 70 à 80% des aviculteurs ne détenaient pas la maîtrise des facteurs de températures adéquates, ce qui causait de fortes pertes dans les élevages. Conséquence : « Les éleveurs évitent de prendre des risques et pratiquent l'élevage saisonnier pour réduire leurs pertes », a-t-il ajouté. Le coût de revient à la production du poulet est de 150 DA/kg, quand la maîtrise en bâtiment d'élevage est adéquate, et de 180 DA/kg quand les éleveurs sont moins outillés, selon cet aviculteur. Mais lorsque ce prix de revient au kilogramme atteint les 130 DA/kg, cela devient problématique pour l'éleveur car ce n'est plus rentable. Le cycle d'élevage est généralement de 49 à 60 jours, a-t-il précisé. Pour ce professionnel, l'Etat devra intervenir pour réguler en amont la filière. Grâce au système des quotas, « l'Etat sera en mesure de déterminer, selon lui, les besoins en consommation de manière scientifique ». Ainsi, le régulateur peut intervenir au niveau de la mise en place de la reproduction en adéquation avec les besoins nouveaux. Il peut même intervenir pour partager les tâches, pour l'engraissement et diriger les quantités vers l'exportation en cas de surproduction. L'autre problème qui se pose sur le marché avicole, gangréné par l'informel, est l'absence de statistiques que la Direction des services vétérinaires (DSV) devrait détenir pour prévenir les crises et la traçabilité des produits d'autant que l'agrément sanitaire est délivré par la DSV.