Le prix moyen actuel de la volaille à 220 DA/kg est «conjoncturel» et sera revu à la hausse dans les prochaines semaines, selon des observateurs de l'agroalimentaire. Les prix actuels peuvent engendrer des pertes pour les aviculteurs, a prévenu Khemissi Djebablia, gérant de l'entreprise Dje Agro, spécialisée dans la production de la volaille. Rencontré dans son stand à la grande exposition de l'agriculture et du développement rural, au Palais des expositions des Pins Maritimes, il nous a indiqué que le prix doit être de 400 DA/kg pour permettre aux éleveurs de réaliser des gains et maintenir leur activité. Il a justifié l'actuel recul des prix par la surproduction et non la baisse de la demande. La constante hausse du prix de l'aliment a poussé les éleveurs à réviser leurs prix, malgré les décisions du ministère de l'Agriculture de supprimer la TVA et d'exonérer les importateurs de mais et de soja des taxes douanières. Ces mesures ne suffisent pas pour réviser les prix de vente à la baisse, a-t-il affirmé, plaidant pour d'autres mesures à même de développer la filière et de baisser les prix. «Il faut encourager la production de mais pour éviter son importation», a-t-il préconisé, estimant qu'un quintal de mais au prix de 3200 DA est élevé. Le prix du soja aussi a grimpé pour atteindre 6000 DA/quintal. En attendant d'investir pour produire le mais, le ministère de l'Agriculture doit prévoir, à court terme, le soutien des prix de l'aliment au profit des éleveurs. Grâce à une telle mesure, il sera possible de produire plus de quantités de volaille et assurer sa disponibilité sur le marché. Car, au rythme actuel, les éleveurs craignent de produire des quantités élevées et subir une chute des prix, qui leur causerait des pertes financières. En moyenne, ils préfèrent programmer deux bandes d'élevage de poulet de chair uniquement, alors qu'il est possible de faire quatre bandes par an. En cas de recul des prix, certains éleveurs déprogramment des bandes d'élevage afin d'éviter des pertes peu supportables. «En l'absence d'un système de régulation de la filière avicole», les fluctuations des prix persisteront. Les contraintes des aviculteurs concernent également les difficultés d'obtenir un crédit bancaire. Le crédit de campagne Rfig prévu par la Banque de développement rural n'est accordé qu'après une attente de six mois alors que ce crédit devait servir pour des besoins urgents. Les aviculteurs et les agriculteurs dénoncent la bureaucratie et souhaitent des assouplissements au niveau des banques et des compagnies d'assurances. D'ailleurs, a confié M. Djebablia, «les aviculteurs n'assurent pas leurs élevages car ils savent qu'en cas de pertes, ils ne seront pas indemnisés».