La dernière vague de chaleur qui a touché le nord du pays a occasionné des pertes au secteur avicole. «Même si l'évaluation n'est pas encore établie, le taux de mortalité du poulet est élevé», a soutenu Mokrane Mezouane, président de l'Association des aviculteurs. Ces pertes, a-t-il ajouté, pourraient engendrer une hausse des prix, notamment au cours du mois de ramadhan, rappelant le cas de l'année dernière lorsque la canicule a provoqué la mort d'environ deux millions de poulets. La perte de cette quantité, qui était destinée initialement au marché au cours du mois de ramadhan dernier, s'est traduite par une flambée des prix qui ont atteint 400 DA/kg. «Nous souhaitons qu'il n y ait pas de fortes chaleurs pour éviter ce scénario, car la majorité des aviculteurs ne sont pas assurés et sont sous-équipés», s'est-il inquiété, poursuivant qu'un grand nombre d'intervenants de cette filière ne disposent pas de système de climatisation en plus de l'absence d'alimentation en eau. A propos des prix des viandes blanches, il a expliqué qu'il ne sera possible d'avoir un poulet à 160 DA/kg que lorsque les pertes occasionnées par les vagues de chaleurs seront évitées et que le gaspillage en alimentation du cheptel sera maîtrisé. M. Mezouane a souhaité, à l'occasion, que le ministère de l'Agriculture prenne en charge les problèmes de la filière. Par ailleurs, de nouvelles pertes dans les élevages de poulet de chair sont attendues suite aux températures caniculaires qui peuvent atteindre localement 45 degrés dans les régions intérieures, de l'ouest et du centre du pays. Un bulletin météorologique spécial (BMS) a été lancé, hier, par l'Office national de météorologie (ONM) qui prévoit des pics de chaleur dans les wilayas de Sidi Bel-Abbès, Saïda, le sud de Mascara, Tlemcen, Relizane, Tiaret, le sud de Chlef, Tissemsilt, Aïn Defla ainsi que les wilayas de Blida, Médéa, le sud de Boumerdès, le sud de Tizi Ouzou, Bouira et M'sila. Des wilayas comme Tizi Ouzou, Aïn Defla et Tissemsilt, qui sont d'importants producteurs de viandes blanches, risquent d'enregistrer de nouveaux préjudices suite à cette vague de chaleur. Le ministère de l'Agriculture a été interpellé à plusieurs reprises pour soutenir les aviculteurs pour pouvoir acquérir des ventilateurs de grande puissance. Un appel est également lancé pour aider les éleveurs des régions enclavées afin d'installer des systèmes d'alimentation en eau et d'électricité. La mise à niveau du système d'élevage dans ses différents segments permettra, selon les professionnels, de réduire les prix de revient du poulet et de le rendre accessible à toutes les bourses.