« Il y a avait, de la part de notre partenaire, une volonté très affirmée de circonscrire l'incident et de laisser toutes les perspectives de développement de notre partenariat d'exception se réaliser sans être perturbé par des incidents de parcours », a expliqué le ministre. Il a estimé que les relations entre l'Algérie et la France « sont très denses et émotionnellement chargées ». « Elles ne peuvent jamais être banales. Si elles connaissent des moments où elles évoluent vers l'excellence, il n'en demeure pas moins qu'elles restent toujours perfectibles », a-t-il estimé. Pour lui, cette relation « reste spécifique et les efforts portent à lui donner un caractère avantageux et permanent ». Ramtane Lamamra a dit « comprendre les positions et l'indignation des opinions publiques ». Interrogé sur le Maroc qui est en train de mettre une ligne de barbelé tout au long du tracé frontalier séparant les deux pays, M. Lamamra a affirmé qu'« aucune information officielle confirmée n'est parvenue aux autorités algériennes ». Si cela intervient sur son sol, « cela relève des prérogatives de l'Etat marocain d'assurer la sécurité de ses frontières avec les pays voisins et l'Algérie a le droit de le faire aussi », a-t-il précisé. A propos de la légalisation de la culture et de la vente du cannabis au Maroc, M. Lamamra a signalé que « la question n'est pas bilatérale » mais elle « aura des interactions et des réactions au niveau international ». « On ne veut pas spéculer sur des choses non encore confirmées », a-t-il soutenu. Au sujet de la visite du ministre des Affaires étrangères égyptien, Nabil Fahmy, il a rappelé la position de l'Algérie hostile à toute intervention dans les affaires internes des autres pays. « Nous pouvons exprimer un avis, une analyse, des idées pour aider l'Egypte ou autre afin de sortir de la crise. Nous le faisons fraternellement et non pas pour s'ingérer dans les affaires des autres pays », a-t-il rappelé. Le groupe africain chargé de l'examen du dossier de la crise égyptienne va présenter prochainement ses conclusions, dira-t-il. L'Algérie veut une participation « totale » de l'Egypte dans les réunions de l'Union africaine et va œuvrer à « décrocher un consensus africain » pour trouver une solution à la crise dans ce pays. Le ministre des AE a rappellé que l'Algérie « reconnaît les pays et non pas les gouvernements et les régimes politiques ». Il a rappelé que l'Algérie et l'Egypte ont des relations très anciennes et que la question de « reconnaître le nouveau gouvernement n'est pas encore posée ». M. Lamamra est revenu sur le prochain déplacement du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, en Libye pour prendre part aux travaux de la haute Commission mixte de la coopération entre les deux pays. « Cette réunion est consacrée à la relance des relations de coopération entre les deux pays voisins et à l'examen des questions sécuritaires à travers notamment, la formation des organes de sécurité de ce pays », a expliqué le ministre.