Lors d'une rencontre à Alger sur la carte nationale de journaliste professionnel, M. Messahel a précisé que l'organisation du domaine de la communication en Algérie ne peut se faire qu'à travers « l'acquisition des technologies performantes et leur utilisation efficacement, la formation à tous les niveaux et l'actualisation du cadre juridique ». « Il est grand temps de nous dire en toute objectivité quels sont les points forts et les points faibles de notre presse pour procéder à des améliorations », dira-t-il. Ce travail visant à faire progresser la profession va prendre en charge toutes les préoccupations exprimées par les professionnels qu'elles soient d'ordre matériel ou organisationnel. « Aucun des aspects qui conditionnent le développement du secteur de la communication ne doit pas être occulté, nous devons également nous soucier de l'organisation, des moyens et de la qualité du journalisme en Algérie de façon générale », a indiqué le ministre. M. Messahel a relevé que les débats organisés autour de la carte du journaliste professionnel ont été marqués par plusieurs interventions qui ont abordé les problèmes socioprofessionnels des journalistes. « Il est tout à fait clair que nous sommes directement concernés par les problèmes et les préoccupations des journalistes et que nous ne ménageons aucun effort pour contribuer à leur traitement dans le cadre de la loi et des règles établies », a précisé le ministre. Reste que pour lui, les progrès enregistrés par la presse algérienne posent encore un souci de perfection et de crédibilité. « Notre presse a fait des progrès incontestables. Cependant, nous devons être conscients que nous sommes loin de la perfection », a souligné M. Messahel, exprimant son souhait de voir la crédibilité de la presse algérienne s'établir à travers plus de professionnalisme, de respect des règles d'éthique et de déontologie. L'objectif d'efficacité et de performance du secteur de la communication peut être atteint, selon le ministre, grâce à « la formation et une meilleure utilisation des technologies de l'information et de la communication ». De ce fait, il a appelé à la spécialisation des journalistes et à la maîtrise des techniques de presse. Faisant de la formation la première priorité du secteur, le ministre a annoncé la mise en place d'un vaste programme financé par le fonds d'aide à la presse. Cette formation s'adresse à tous les journalistes des secteurs public et privé sans distinction ainsi que les intervenants dans les métiers de la communication. Carte de presse : qui est journaliste, qui ne l'est pas ? M. Messahel a affirmé que le projet de décret exécutif relatif à la carte nationale de journaliste professionnel est un texte parmi d'autres qui sont en préparation au ministère de la Communication, notamment la loi sur la publicité et celle sur les sondages d'opinion. « Si une importance particulière est accordée au texte sur la carte nationale du journaliste professionnel, c'est parce que nous sommes convaincus que le fait de régler ce problème aura un effet d'entraînement sur beaucoup d'autres. Il s'agit, sans doute, d'une question centrale à laquelle nous accordons beaucoup d'importance », a-t-il précisé. Cette carte, a souligné M. Messahel, va mettre fin à la question récurrente qui est journaliste, qui ne l'est pas ? « Sans la délivrance de cette carte, cette question demeurera encore longtemps sans réponse », a-t-il estimé, avouant que l'élection des journalistes au sein d'une quelconque instance, comme l'Autorité de régulation de la presse écrite ou le Cconseil supérieur d'éthique et de déontologie, dresse « d'énormes difficultés devant nous ». Le débat organisé lors de cette séance a été marqué par plusieurs interventions des journalistes qui sont revenus sur « la durée de la validité de la carte de journaliste professionnel, le nombre d'années d'exercice exigé pour l'obtenir, ainsi que sur les raisons de son retrait ou de son gel ». D'autres questions ont été posées notamment sur les droits socioprofessionnels des journalistes et les facilités en matière d'accès à l'information que peut procurer cette carte. Les membres de la commission ont tenu à préciser que cette carte doit être demandée par un journaliste confirmé par son organe après avoir achevé sa période de stage. « Demander cette carte ne signifie pas l'obtenir automatiquement, car les membres de la Commission nationale indépendante sont tenus de prendre une décision sur le dossier fourni par le journaliste ». Quant à l'accès à l'information, ils estiment que la carte de presse est une attestation qui permet aux journalistes d'exercer leur métier. « Elle peut être un déclic pour faire changer les mentalités. »