L'élection présidentielle constamment reportée six fois depuis la fin du mandat du président Laurent Gbagbo en 2005 – aura lieu le 31 octobre prochain en Côte d'Ivoire, un pays coupé en deux : le sud dirigé par le gouvernement et le nord par les ex-rebelles des Forces nouvelles de Guillaume Soro, l'actuel premier ministre. Le Président Laurent Gbagbo, l'ancien Président Henri Konan Bédié et l'ancien Premier ministre Alassane Ouattara, qui ont repris à se parler directement grâce au «facilitateur» burkinabé Blaise Compaoré Cadre dans le cadre de concertation et du dialogue inter-ivoirien, semblent décidés à en découdre dans les urnes. Ils ont aplani lundi soir leurs dernières divergences politiques. Notamment sur la controversée liste électorale. Sur les 1 700 000 inscrits décelés par les opérateurs techniques de la Commission électorale indépendante, comme «litigieux », il ne resterait quelques milliers de cas à solutionner. Principal objet des polémiques, la question de la nationalité qui est très sensible dans ce pays de forte immigration. « La Commission électorale affichera la liste électorale cette semaine et mettra en œuvre la confection des bulletins de vote immédiatement après », affirme Guillaume Soro faisant état, sans être explicite, d'un accord des trois ténors de la vie politique sur la sécurisation du scrutin. Fait-il référence à l'encasernement des combattants des forces nouvelles prévu dans l'accord politique de Ouagadougou signé le 4 mars 2007 ? « Nous avons convenu de faire en sorte que la sérénité, la tranquillité puissent prévaloir », dit-il. Si l'optimisme est de mise, il convient, à la lumière de tous les reports passés, de relativiser et d'attendre Ouagadougou : les trois acteurs politiques ivoiriens ont rendez-vous à la mi-septembre avec Blaise Compaoré pour « faire le dernier point sur l'état d'avancement des préparatifs » de ce scrutin censé mettre fin à la crise politico-militaire que connaît la Côte d'Ivoire depuis 2002, suite au coup d'Etat manqué de l'ex-rébellion des Forces nouvelles et remettre le pays sur la trajectoire de la croissance et du développement. Ils devraient évaluer les opérations électorales, conclure un code de bonne conduite avant de partir en campagne apaisée.