L'opposition ivoirienne a annoncé vendredi sa prochaine entrée au gouvernement, esquissant ainsi la fin de la crise née il y a exactement deux semaines de la dissolution du cabinet et de la Commission électorale indépendante (CEI) par le président Laurent Gbagbo. Alors que le mystère avait plané toute la journée, c'est sans représentants d'opposition que le Conseil des ministres s'est tenu dans l'après-midi au palais présidentiel à Abidjan. Mais le Premier ministre reconduit Guillaume Soro, chef de l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN), a souligné que «les discussions se poursuivent» pour «finaliser» l'équipe, et s'est montré optimiste sur leur issue. Réunie au sein du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), l'opposition a confirmé ses dires, affirmant avoir «décidé de faire (son) entrée au gouvernement». Par ailleurs, le Premier ministre a réaffirmé la tâche essentielle du nouveau gouvernement ivoirien d'organiser «d'ici juin» des élections présidentielles, un scrutin censé sortir le pays d'une crise politique majeure née du coup d'Etat manqué contre le président Laurent Gbagbo en 2002. M. Soro a indiqué que le président Gbagbo «a tenu à préciser que ce gouvernement avait pour tâche et mission essentielle de conduire la Côte d'Ivoire aux élections». La présidentielle ivoirienne a été reportée à six reprises depuis 2005, date de l'expiration du mandat de Gbagbo.