Le président de l'Organisation nationale des transporteurs algériens (ONTA), Houcine Boughaba, a estimé que l'anarchie qui caractérise le transport de voyageurs est due, notamment, au refus des pouvoirs publics d'impliquer les transporteurs dans la gestion de ce secteur. « Les opérateurs et les intervenants dans le secteur ne sont jamais associés lors de l'élaboration des dispositions juridique, subissant l'application de circulaires aux conséquences contraignantes », a-t-il affirmé, jeudi dernier, au forum des médias de la wilaya de Tipasa. Cette situation a concouru, selon lui, à l'installation d'une anarchie qui pénalise à la fois le voyageur et le transporteur. De ce fait, l'ONTA préconise, comme première mesure tendant à réguler ce secteur, le gel temporaire de l'octroi de nouvelles autorisations pour l'exploitation de lignes de transport de voyageurs. « Ce moratoire nous permettra de faire une halte nécessaire afin de faire un diagnostic sur l'état des lieux de la carte du transport de voyageurs. Il existe des lignes actuellement qui sont plus que saturées alors que d'autres connaissent un déficit, ce qui engendre un dérèglement qu'on doit rééquilibrer », a souligné M. Boughaba. Autre revendication, celle du vice-président de l'ONTA, chargé des services taxi, Hocine Aït Braham : l'effacement des dettes fiscales des chauffeurs de taxi accumulées lors de la décennie noire. En outre, selon lui, la profession tend à devenir précaire. « Si un moudjahid détenteur et loueur d'une licence d'exploitation d'une ligne taxi vient à décéder, le chauffeur de taxi est automatiquement mis au chômage, car il serait dans l'incapacité de travailler en toute légalité, faute de licence. Afin de pallier cette contrainte, nous proposons à ce que l'administration puisse délivrer des licences d'exploitation pour mieux réguler la profession ». M. Aït Braham a également plaidé pour que les chauffeurs puissent bénéficier de franchises fiscales. « Face à la rude et déloyale concurrence que nous imposent les clandestins, et faute d'une hausse de la tarification, il faut permettre aux chauffeurs de taxi d'acquérir des véhicules et des pièces de rechange en hors taxe », a-t-il préconisé en demandant la mise en place d'un couloir exclusif dans les stations-service destiné aux taxis qui bénéficieront ainsi d'un tarif carburant avantageux. A l'en croire, si ces mesures sont appliquées, les tarifs seront automatiquement stables. L'état de délabrement d'infrastructures d'accueil à l'instar des gares et agences routières, st également au centre des préoccupations des responsables de l'ONTA. « Ces infrastructures doivent être contrôlées régulièrement afin d'éviter tout laisser-aller. Car certains exploitants et gestionnaires se préoccupent plus de la rente sans fournir l'effort d'améliorer les conditions d'accueil », a signalé M. Boughaba.