Que s'est-il réellement passé mercredi dernier lorsqu'une partie du tunnel T1 de Djebel El Ouahch de l'autoroute est-ouest a été emportée par un glissement de terrain ? Une équipe technique d'experts, composée d'ingénieurs algériens et étrangers, a été dépêchée par le ministère des Travaux publics au lendemain de l'accident pour évaluer les dégâts et détecter les anomalies qui ont conduit à cet éboulement. Un premier rapport est attendu ces jours-ci, avait annoncé, Farouk Chiali, le ministre des Travaux publics, lors de sa visite du site, jeudi dernier. L'expertise technique s'étendra au tunnel d'El Kentour, à la frontière entre les wilayas de Constantine et Skikda, et ce, afin d'éviter que le même scénario, surtout que cet ouvrage d'art sera réceptionné prochainement, a-t-on appris. Selon un ingénieur travaillant pour le compte du consortium japonais Cojaal, le risque est minime pour le tunnel d'El Kentour, d'abord parce que la nature géologique du site est différente, plus solide que celle de Djebel El Ouahch, et ensuite, lors des travaux à El Kentour, les ingénieurs de l'entreprise italienne avaient posé des micro-pieux sur les deux tunnels (gauche et droit), et ce pour renforcer les voûtes en béton déjà installées. A cela s'ajoute le fait qu'au-dessus des tunnels de Djebel El Ouahch, existent des lacs artificiels. Ces derniers font l'objet d'études géologiques et géotechniques, et il n'est pas exclu qu'ils soient à l'origine des mouvements des sols, ajoute-t-on. Concernant le sort du tunnel Djebel El Ouahch et l'étendue des dégâts, il exclut toute idée de fermeture définitive de l'ouvrage. « Il faudra beaucoup de temps pour réparer les dégâts surtout que la clé de voûte du tube droit a été sérieusement endommagée et doit en principe être refaite entièrement. Je ne pense pas que le tunnel soit fermé définitivement à la circulation, mais le vrai défi, c'est de pouvoir réaliser des déviations ou des bretelles pour joindre les entrées nord et sud de l'ouvrage ou relier El M'ridj à Zighoud Youcef par un autre moyen pour ne pas priver les automobilistes qui empruntent l'autoroute », souligne-t-il