D'aucuns regrettent que le groupe Raïna Raï soit dissout. Que diriez-vous à ce sujet ? Oui c'est vrai, le légendaire Raïna raï n'est plus. Je le regrette profondément. Il faut cependant se faire une raison. Rien ne dure dans cette vie. Ceci est dans la nature du temps. Comment avez-vous vécu cette rupture ? Vous savez que c'est dans Raïna Raï que j'ai affûté mes armes. C'est là que je me suis formé et où j'ai atteint ma notoriété. C'est avec un sentiment d'amertume et de regrets que j'ai vécu la rupture de notre formation. Bon, mais la vie continue car j'ai constitué moi-même mon propre groupe. Quel a été le moment le plus difficile de votre carrière et comment l'avez-vous surmonté ? Indubitablement, la période de la décennie noire. Même si nous étions ébranlés psychiquement et physiquement, nous avons pu continuer notre chemin dans la musique. Au fait, vous excellez toujours dans la musique ? Il est difficile pour moi de maintenir ma carrière en main vu que je suis souffrant. Cependant, je ne perds pas espoir pour retrouver un jour une vie normale. Nous avons appris que certains membres du groupe Raïna Raï ont formé un groupe dont le nom «Raïna Hak». Une manière pour eux de pérenniser ce genre musical et de créer l'échange avec les jeunes générations. Quel serait, selon vous, l'impact d'une telle expérience ? J'estime que c'est une bonne expérience. Une initiative magique. Moi-même, j'en ai formé en 1986 un groupe de musique que j'ai baptisé au nom de : «Amarna». Dans ce chapitre, que pensez-vous des interprètes de la chanson actuelle ? Ce sont des jeunes qui marquent leurs époques et leur temps. Effectivement, on décèle plus de rythme que de textes. Certains me captivent à l'image du jeune rappeur bonois, Lotfi Double Kanon. J'aime la manière dont il déclame ses textes qui sont des cris du cœur avec des messages pour tous les états d'âmes. Etes-vous pour la fusion de la musique Raï avec d'autres styles de musique ? La musique Raï a pris de l'ampleur dans le Monde. Je ne suis pas contre cette alliance de genres musicaux. Ceci dit, la fusion du raï avec d'autres genres de musique pour altérer la nature et les fondements de la musique raï. Quels sont les espoirs que vous formulez dans l'avenir ? Mon premier espoir c'est d'abord ma guérison. Je formule une prière à dieu pour qu'il me l'accorde. Ensuite, mon autre espoir, c'est la poursuite du perfectionnement dans l'art musical. La santé retrouvée, je voudrai faire revivre les éléments qui sont à la source de la réussite fulgurante du groupe Raïna Raï. Parmi les autres espoirs, j'envisage la sortie d'un album prévu après la fête de l'Aïd El Adha. Dans cet opus, je prévois des reprises et un duo avec une célèbre voix d'un artiste africain établi en France.