C'est une préoccupation qui tourne à l'obsession. Pratiquement, tous les partis et les personnalités politiques se focalisent sur l'éventuelle candidature de Abdelaziz Bouteflika pour un quatrième mandat. A trois mois de l'élection présidentielle, ils évoquent toujours ce scrutin au conditionnel. Néanmoins, tout porte à croire que les partis vont devoir préciser leur position sur cette question lors des réunions de leurs conseils nationaux qui vont se tenir en majorité avant la fin de ce mois. Le Parti des travailleurs (PT) qui, jusqu'ici, a toujours temporisé pour annoncer sa participation, s'est lancé dans la bataille. Sa secrétaire générale, Louisa Hanoune, a annoncé officiellement sa candidature. Avec cette précision : « Je refuse toute pression susceptible de confisquer le droit du citoyen de choisir celui qu'il estime être digne. » A contrario, le RCD a décidé de ne pas y participer. Son conseil national, réuni vendredi dernier pour examiner la situation politique du pays, a opté pour le boycott de l'élection présidentielle. La raison ? « La demande du RCD de dessaisir le ministère de l'Intérieur de la gestion des élections et l'institution d'une commission de gestion permanente et autonome, bien qu'ayant été reprise par plus de 40 partis et autre personnalités, a été ignorée et rejetée », a indiqué son président, Mohcen Belabes. C'est aussi le cas du MSP qui a renoncé à la participation suite à l'échec de son initiative de rassemblement des partis. La position de Jil Jadid semble délicate. Le parti est assis entre deux chaises. « Jil Jadid n'entrera pas dans la course à la présidentielle si le président Abdelaziz Bouteflika se présente », affirme son chargé de communication, Smaïl Saïdani, qui reprend ainsi les propos du leader du parti, Sofiane Djilali. Au FLN, la question est déjà tranchée. Son SG, Amar Saïdani, a rappelé que le parti soutiendra une seule candidature, celle de M. Bouteflika. Une « évidence » rappelée par Saïd Bouhadja, responsable de la communication du parti. « Le FLN a déjà choisi son candidat qui n'est autre que le président Abdelaziz Bouteflika », souligne-t-il. Et même si le FLN a déjà élaboré un programme d'action en matière socioéconomique, « nous adopterons le programme du Président », précise M. Bouhadja. Du côté du Front national algérien (FNA), on ne semble pas faire une fixation sur le président de la République. « Ce sera un candidat comme les autres », lance son leader, Moussa Touati, qui se dit prêt à entamer la bataille de la présidentielle même si Abdelaziz Bouteflika se présente. « Nous avons élaboré un programme d'action qui satisfera les aspirations du peuple algérien » précise-t-il. Reste une seule préoccupation pour M. Touati. Le scrutin d'avril « ne peut être transparent sans la mise en application d'un vote biométrique et un décompte électronique qui mettent fin à la manipulation des bulletins de vote », affirme-t-il. Le MPA, dont le leader, Amara Benyounès, a fait partie du staff de campagne de Abdelaziz Bouteflika en 2004 et en 2009, d'abord en tant que SG de l'Union pour la démocratie et la république (UDR), s'est dit disposé à rééditer l'expérience si le président décide de se présenter. M. Benyounès est l'un des premiers leaders de parti à avoir annoncé son soutien au président Abdelkaziz Bouteflika pour un quatrième mandat. « La Constitution lui permet de se représenter. Il faut que les gens sachent que seul le peuple algérien décide qui sera le président de l'Algérie », a-t-il souligné à maintes reprises. Idem pour le président de Tadjamoû Amal Al-Djazair (TAJ), Amar Ghoul, qui a fait part de son soutien « inconditionnel » à la candidature du président Abdelaziz Bouteflika. Il se propose même de rallier les autres partis à la cause du chef de l'Etat si celui-ci se présentait pour un quatrième mandat.