Le représentant du Front Polisario à Paris, Omar Mansour, a été auditionné, mercredi dernier, pour la première fois, par l'Assemblée française en vue d'un « échange d'informations actualisées » sur le conflit au Sahara occidental. La rencontre, à huis clos, s'est déroulée à l'initiative du groupe d'études « Sahara occidental », créé en juin 2013 au sein de l'Assemblée française. Durant l'entrevue, présidée par Nicolas Sansu, député du Groupe de la Gauche démocrate et républicaine, le responsable sahraoui a souligné la nécessité d'une « solution politique » au conflit par le respect de l'option de l'autodétermination de son peuple à travers un référendum libre, sous les auspices des Nations unies. Concernant le chapitre des droits de l'Homme, M. Mansour a affirmé, dans une déclaration à l'APS, avoir insisté sur la création d'un nouveau « mécanisme rattaché à la Minurso » pour la « surveillance du respect des droits de l'Homme au Sahara occidental, dans les territoires libérés et les camps de réfugiés sahraouis ». Il a affirmé avoir rappelé, à cette occasion, la nécessité pour la communauté internationale de « s'abstenir de la signature d'accords avec l'occupant marocain » sur le territoire du Sahara occidental. Au lendemain de cette audition, l'Association des amis de la République arabe sahraouie démocratique (AARASD) et l'Association de défense des droits de l'Homme au Maroc ont dénoncé, dans la capitale française, la violation des droits de l'Homme par le Maroc. Régine Villemont, secrétaire générale de l'AARASD, a rappelé qu'on décompte 72 prisonniers politiques sahraouis dont 24 militants arrêtés après le démantèlement du camp de Gdeïm Izik en novembre 2010, dont Naâma Asfari, condamné en 2013 à 30 ans de détention. L'Action française pour l'abolition de la torture (ACAT) et l'avocat Me Joseph Breham ont déposé, jeudi, deux plaintes auprès de la France et de l'Onu, pour faire la lumière sur la torture qu'il a subie. M. Asfari et son épouse, Claude Mangin, de nationalité française, ont adressé une plainte pénale au doyen des juges d'instruction de Paris. L'ONG ACAT s'est constituée partie civile.