A plusieurs occasions, le chef de l'Etat a prononcé un discours télévisé pour appeler le corps électoral. Reste à savoir aujourd'hui si le chef de l'Etat en procédant à la signature du décret portant convocation du corps électoral pour l'élection présidentielle, fera lire en son nom un discours accompagnant cet ultime acte officialisant l'appel à la tenue d'élections. En fait, il est attendu du président Bouteflika de se prononcer sur son intention ou non de briguer un quatrième mandat. Si c'est le cas, le chef de l'Etat devra prononcer un discours pour annoncer sa candidature. Mais, il a encore le temps puisque la loi précise qu'une fois le décret présidentiel portant convocation du corps électoral publié, les candidats à l'élection présidentielle ont un délai de 45 jours pour déposer leur déclaration de candidature auprès du Conseil Constitutionnel. En attendant que le chef de l'Etat exprime publiquement sa décision de briguer ou non un quatrième mandat, les citoyens ont droit aux déclarations affirmatives du secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Amar Saïdani, qui assure que «le président Abdelaziz Bouteflika annoncera sa candidature à l'élection présidentielle d'avril après la convocation du corps électoral». Est-ce qu'Amar Saïdani prend ses aspirations pour des réalités ou est-ce qu'il est «chargé de mission» ? De toute façon, Abdelaziz Bouteflika a plusieurs jours devant lui pour exprimer sa volonté de succéder à lui-même. S'il décide de maintenir le suspens longtemps, cela mettra à mal plusieurs partis politiques et autres organisations et associations de la société civile. D'habitude, fixées sur les intentions du chef de l'Etat, ces organisations se positionnent rapidement en faveur de la candidature de Bouteflika. Le risque de division va se faire sentir encore plus après l'annonce de candidature de Ali Benflis qui devra intervenir dimanche prochain. Si l'état de santé du Président ne va pas lui permettre de se présenter comme candidat, restera alors l'option Abdelmalek Sellal. Plus qu'une rumeur persistante, l'option du Premier ministre comme successeur au président Bouteflika a pris forme, notamment après sa propulsion au devant de la scène politique grâce à de multiples visites d'inspection dans le pays. Si cette option se confirme, il sera procédé, dans les jours à venir, à un changement du gouvernement afin de permettre à Abdelmalek Sellal de présenter sa candidature. A trois mois de la présidentielle, les choses demeurent floues et personne n'arrive à faire des pronostics, non pas pour connaître mais juste deviner le nom de celui qui pourrait s'installer à El Mouradia au printemps prochain. H. Y.