En visite mercredi dernier dans la wilaya de Boumerdès, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, s'est exprimé sur le mouvement de protestation des élèves de terminale. Il a tenu à rassurer les lycéens et leurs parents que la grève n'aura aucune incidence sur leurs cursus et que les épreuves du baccalauréat se dérouleront normalement. Les propos du chef de l'Exécutif vont-ils changer la donne ? Difficile d'avancer le moindre élément de réponse pour le moment. En attendant, les lycéens ont tenu, jeudi dernier, pour le cinquième jour consécutif, leur sit-in à proximité de l'annexe du ministère de l'Education à Alger. Une seule revendication : fixer le seuil des cours, jusque-là rejetée par le premier responsable du secteur. Les protestataires refusent de faire les frais du retard accusé conséquemment à la grève des enseignants. Pour eux, il n'est pas question de rattraper les cours les samedis et mardis après-midi. Comme ils rejettent l'idée de rattraper les cours pendant les vacances de printemps. Ils réclament l'arrêt des cours au plus tard le 30 avril. Le président de la Fédération nationale des associations des parents d'élèves, Hadj Bachir Dellalou, a rassuré sur la manière avec laquelle seront dispensés les cours de rattrapage. Il a précisé qu'une instruction du ministère a été adressée la semaine dernière aux directeurs d'éducation pour être appliquée dans les établissements scolaires, stipulant la mise en place d'un conseil mixte (enseignants, parents d'élèves et administration) pour dégager la meilleure « méthodologie ». « Une sorte de calendrier sera confectionné en respectant les normes pédagogiques requises sans perturber la scolarité des élèves », explique-t-il. Il a fait savoir que le ministère a demandé aux directeurs d'éducation de ne pas organiser les examens du présent trimestre et de s'appuyer sur les notes des devoirs pour l'évaluation des élèves. Notons que les protestataires se sont élevés contre la programmation pour demain, dimanche, des examens du deuxième trimestre. « C'est insensé comme décision. Nous n'avons rien étudié durant le trimestre », ont-ils observé. Le président de la Fédération indique qu'il n'est pas question d'organiser les cours les samedis et les mardis et que la tâche de rattrapage est laissée à l'appréciation de chaque établissement scolaire qui aura à agir en fonction des plages horaires qui lui sont propres. La majorité des élèves sont convaincus que leurs doléances ont été satisfaites, selon Hadj Bachir Dellalou. C'est pourquoi, il s'est dit convaincu que les élèves reprendront le chemin de l'école demain. Mardi, le ministre de l'Education nationale, Abdellatif Baba-Ahmed, a reçu une délégation de lycéens pour prendre connaissance de leurs revendications. Ces dernières ont toutes été satisfaites, à l'exception de celle liée à la détermination du seuil des cours. Mais pour M. Dellalou, le fait que le ministère déclare que les examens ne porteront que sur les cours dispensés durant l'année est déjà une reconnaissance implicite de l'établissement du seuil. Concernant la demande des élèves de voir le premier responsable du secteur s'exprimer à la télévision, le président de la Fédération des associations des parents d'élèves n'y voit pas d'inconvénient. « Je ne vois pas ce qui empêcherait le ministre de s'exprimer ou d'organiser une conférence de presse pour rassurer les élèves », note-t-il. Il convient de souligner que le ministère de l'Education a décidé de mettre au point un programme pour le rattrapage des cours en tenant compte de la progression des programmes. Les dates des vacances de printemps et des examens de fin de cycle (primaire, moyen et secondaire) demeurent inchangées et les sujets des épreuves du baccalauréat porteront sur les cours dispensés, selon la tutelle.