Les travaux de renforcement de la protection du port de Djendjen « sont en cours et ils ont atteint un niveau d'avancement de 80% », a expliqué Kamel Boubidi, directeur des études et du développement à l'Entreprise portuaire de Djendjen qui participe à la 4e édition du salon des produits et services pétroliers qui s'est tenue à Hassi Messaoud du 4 au 7 mars. Les travaux consistent, entre autres, explique ce cadre, « en un prolongement de la digue nord, de 400 m et en un rétrécissement de la passe » pour sécuriser et faciliter le traitement des navires. La direction de l'entreprise, avec le soutien de la Banque africaine de développement, a déjà engagé d'importants investissements pour faire du port « une plateforme régionale en matière de trafic et de transbordement ». La réalisation d'un terminal à conteneurs qui devra s'étendre sur 70 ha permettra de « traiter annuellement deux millions de conteneurs de 20 pieds ». La moitié de ce trafic sera « réservée au transbordement vers les autres ports et les pays de la région subsaharienne, comme le Mali, le Niger, et ce, via la transsaharienne ». Pour rappel, les travaux de réalisation ont été confiés à la société coréenne Daewoo qui devra livrer le projet dans 36 mois. Quant à la gestion de l'infrastructure, elle sera confiée à Dubaï Ports World déjà en activité au port. Cette dernière compte « traiter, pour l'année 2014, 40.000 conteneurs », dit-on. Les gros partenaires de l'infrastructure portuaire, l'OAIC, pour l'importation des céréales, et GMS (les Grands moulins du Sud) vont eux aussi consentir des investissements pour l'acquisition des équipements de déchargement. Dans le domaine des céréales, le port de Djendjen traite un volume de 1.200.000 tonnes par an, et avec la venue de GMS, les responsables s'attendent à une hausse de ce volume. Djendjen aura ainsi à assurer, selon les prévisions, « le transit de 50% des importations de céréales du pays ». La modernisation du port qui peut recevoir, avec son tirant d'eau de plus de 18 mètres, de gros navires, transportant jusqu'à 80.000 tonnes, est devenue nécessaire aussi avec l'arrivée de l'investisseur Qatar Steel, qui aura besoin d'un « terminal minéralier d'une capacité de traitement de sept millions de tonnes/an ». Une étude est en cours pour lancer aussi à Djendjen une gare maritime pour voyageurs. « On compte faire de ce port, qui dispose de beaucoup d'atouts avec une proximité de la zone industrielle de Bellara, l'un des plus dynamiques dans le bassin méditerranéen au même titre que le port de Malte ou celui de Tanger », ajoute M. Boubidi qui rappelle sa connexion, sur 100 km, avec l'autoroute est-ouest, la liaison ferroviaire et, pourquoi pas, vers la transsaharienne.