Les femmes ayant pris part à la guerre de Libération nationale dans le Sud algérien ont eu droit, hier, à un vibrant hommage du quotidien El Moudjahid qui leur a consacré une édition spéciale à l'occasion de la Journée internationale de la femme. La présidente-directrice générale de ce journal, Naâma Abbas, a souligné, lors d'une cérémonie organisée à cet effet, que le but de cette édition est de mettre la lumière sur le combat des moudjahidate, par « devoir de mémoire, un devoir « sacré » pour mettre en avant les sacrifices de femmes « méconnues », mais dont le rôle durant la lutte armée fut grand. Mme Abbas citera Bensalah Amara, El hadja Rahma Naoui, Messaouda Dahou, Belhoucine Bourika, Khalti Aida, Sama Takadi, Khouti Takhamad, Aïchaoui Zohra, Fatima Ayache, Maelia Baya dont le parcours révolutionnaire a été relaté par de jeunes journalistes dans cette édition spéciale. Lors de cette rencontre commémorative, l'écrivaine Zoubida Maâmria a salué l'initiative, qui s'inscrit dans le cadre de l'écriture de l'Histoire, en soulignant l'importance de recueillir les événements survenus dans les différentes régions du pays auprès de personnes ayant vécu le drame colonial. Elle a estimé qu'il faudrait s'y mettre car jusqu'à maintenant, tous les écrits émanent de l'extérieur, avec tout ce que cela implique comme « dérives ». Maâmria Zoubida a mis l'accent sur le besoin de réparer « l'oubli » dans lequel sont tombées les femmes mortes au champ d'honneur. « C'est un véritable déni que je dénonce », lance-t-elle en expliquant que cela pourrait être compris comme une tentative de diminuer de « la puissance symbolique de la participation de la femme à la guerre de Libération nationale ». Le docteur Amer Rekhila, historien, enseignant à l'Université d'Alger, a, quant à lui, regretté le fait que les résistances du peuple algérien menées à travers le pays durant la révolution ne sont pas toutes couvertes, que ce soit en termes d'écrits ou de recherche. Il a notamment relaté les tentatives vaines de la France coloniale de séparer le Sud du reste du pays. Le Dr Rekhila a mis en avant les opérations menées dans le Sud (Wilaya VI) par les moudjahidine, et ce, dans l'objectif de préserver l'unité nationale et surtout faire barrage aux convoitises françaises sur les ressources pétrolières du pays.